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Zones économiquement sinistrées: les nouveaux coordonnateurs face au défi de la mobilisation des fonds

Les nouveaux dirigeants placés à la tête des différentes structures chargées de la reconstruction des régions impactées par des crises sécuritaires devront composer avec le gouvernement afin d’optimiser les méthodes de collecte de financements nécessaires à la concrétisation des projets élaborés dans le but de faire redémarrer l’économie.

Les programmes spéciaux mis en place par le gouvernement afin de relever les régions de l’Extrême-Nord, du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sérieusement impactées par les crises sécuritaires ont de nouveaux bras opérationnels à leur tête . Un décret signé par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, le 04 novembre 2022,  fait désormais de Tamanjong Motuba Obase, le coordonnateur national du Plan présidentiel de reconstruction et de développement des régions de l’Extrême-Nord (PPRD), en remplacement de Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire. Le Programme spécial de reconstruction et de développement de la région de l’Extrême-Nord, dont le cadre organique est précisé dans un autre arrêté de Joseph Dion Ngute, publié le 24 mai 2022, est désormais sous la responsabilité d’Alhadji Magra Massaou, et de son second Jérémie Madjadoumdaye.

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Les responsables ainsi nommés vont au-devant de bien des difficultés, dont la non-résolution a certainement coûté sa place à Paul Tasong. L’une des plus prégnantes est certainement la mobilisation des fonds nécessaires à l’implémentation de ces vastes programmes de relèvement. Tamanjong Motuba Obase et Alhadji Magra Massaou, à qui incombent désormais l’organisation et le suivi du processus de mobilisation des ressources nécessaires à la mise en œuvre des plans présidentiels dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, doivent mieux faire que leur prédécesseur. Ceci, en diversifiant le portefeuille des contributeurs qui est aujourd’hui largement dominé par l’Etat du Cameroun. Au-delà des innovations qu’ils peuvent apporter pour faciliter la mobilisation des financements, ils ont également la possibilité de s’appuyer sur le cadre d’action rendu public en juillet dernier par Paul Tasong. Il s’agit principalement de la poursuite des négociations avec des institutions financières internationales, afin de faciliter le recours aux financements concessionnels, dont un, d’un montant de 20 milliards de FCFA avec la Banque islamique de Développement. Autres défis, convaincre les pays qui ont fait des promesses de dons dès le lancement du PPRD et qui jusqu’ici, n’ont pas déboursé le moindre sous, mais également accroître la participation du secteur privé local qui demeure marginale.

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Pour mémoire, en ce qui concerne les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le budget initial était de 89 milliards de FCFA. Au 31 décembre 2021, l’Etat du Cameroun a  réglé les 10% du montant global (8,9 milliards FCFA) et le Japon était le seul partenaire étranger ayant contribué financièrement (1,5 milliard FCFA). Par ailleurs, le secteur privé  a déjà  apporté  une contribution de 1,2 milliard FCFA. À cette date, le total du financement mobilisé se chiffre à 11,6 milliards de FCFA. Pour ce qui est de la région de l’Extrême-Nord, les besoins de financement s’élèvent à 1810 milliards de FCFA. A date, seuls 165,3 milliards ont été mobilisés par l’Etat du Cameroun. Du moins, si l’on s’en tient aux révélations faites le 10 novembre 2022, par Cavaye Yeguié Djibril, le président de l’Assemblée nationale, à l’occasion de la rentrée parlementaire.

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