YooMee : échec de la médiation du ministère du Travail
Les négociations menées par la délégation régionale de ce ministère pour le Littoral, afin de calmer le climat social tendu au sein de l’entreprise, n’ont pas abouti à une fin heureuse.
Le climat social demeure très tendu à YooMee S.A. L’entreprise des télécoms et de fourniture de solutions internet accuse une partie de son personnel de « fraude » dans les opérations de recharge de crédit. Le top management de cette entreprise affirme avoir découvert un présumé réseau d’employés spécialisés dans les vols d’habitude. D’importants mouvements suspects provenant de certains postes d’approvisionnement vers de gros clients YooMee ont récemment été constatés. Face à cette situation de suspicion, les employés suspectés, une dizaine au total, ont démenti en bloc les accusations formulées à leur endroit.
Ces derniers ont été par la suite convoqués, courant février 2020, pour ces faits, au commissariat du 4e arrondissement de Douala, où ils ont finalement été disculpés pour « faits non-établis ». Depuis, les rapports entre la dizaine d’employés et le top management de YooMee tournent à la guerre froide : intimidations, trafics d’influence, convocations et menaces de licenciement.
Les employés suspectés de fraude ont finalement décidé de passer à la vitesse supérieure le 1er avril 2020. Le directeur général de YooMee S.A a été convoqué ce 14 avril par le délégué régional du travail et de la sécurité sociale pour la région du Littoral, Eboa Adèle. D’après la convocation Le patron de l’entreprise devait s’expliquer sur plusieurs faits : arriérés de salaire, assurance maladie, Cnps, salaires fixes et variables…
Dans leur plainte sous forme de mémo, les employés courroucés dénoncent « des manquements, non-respect des clauses contractuelles, révision des contrats, et régularisation salariale ». Ils réclament le paiement intégral des arriérés de salaire, le versement des primes d’assurance maladie aux employés ainsi qu’à leurs familles, le paiement des allocations familiales et des congés-maternités, ainsi que la révision tripartite des contrats.
Après près de deux heures de confrontations entre les deux partis, les positions sont restées tranchées, d’après nos sources. La direction générale de YooMee S.A reste intransigeante sur ses accusations. Elle maintient son ambition de procéder au licenciement pur et simple de la dizaine d’employés, pour « fraude ». Côté plaignants, on dit être prêt pour un bras de fer.
Créée en 2011, YooMee Cameroun SA a été pionnière du haut débit sans fil au Cameroun, avant de se positionner dans la téléphonie mobile. C’est le 25 août 2017 que l’opérateur internet passe dans la téléphonie mobile. L’opération aura nécessité plus de 10 milliards de FCFA d’investissement, pour plus de 2 000 emplois directs et indirects créés. Le nouvel opérateur majoritairement à capitaux ivoiro-suisse accueillait dans le cadre de cette opération, des actifs essentiellement camerounais. Avec pour objectif, d’investir dans un réseau Long Term Evolution (Lte). L’entreprise a investi plusieurs milliards de francs CFA dès son année de lancement en 2011. Après 7 ans d’implantation au Cameroun, YooMee est en difficulté financière est actuellement en pleine restructuration.