Yaoundé V : l’impôt libératoire exigé malgré l’exonération en vigueur
Ces opérateurs jouissent pourtant d’une exonération fiscale accordée par le chef de l’Etat pour le 2e trimestre 2020.
Ils se sont à peine refait une santé financière après l’épisode de la Covid-19 que déjà, les opérateurs de la zone marchande de Yaoundé V (Essos, Nkolmesseng, Omnisport, Ngousso) sont contraints par les agents de la mairie de Yaoundé V de payer l’impôt libératoire. Cette opération rentre dans le solde du deuxième trimestre de l’exercice 2020. A cet exercice nul n’échappe, excepté les petits revendeurs de vivre installés à ciel ouvert.
Dans les petites boutiques du marché Essos, revendeurs de vivre frais, d’huiles et autres produits de consommation sont formels : les agents de la mairie de Yaoundé V, sise à Essos, font des tournées depuis le mois de juin pour exiger le paiement de l’impôt libératoire des mois d’avril, mai et juin 2020. Leurs descentes sur le terrain se font suivant un cycle hebdomadaire même si ces derniers temps elles ne suivent plus aucune logique. «Les contrôles ont commencé vers le mois de juillet. Mais avant cela, la mairie avait envoyé une équipe ici pour recenser les chefs de bloc afin de commencer la sensibilisation », indique Michel, détaillant d’huile au marché Essos.
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Les entreprises, les commerçants et les petits revendeurs de vivres, les opérateurs de transports en commun, bénéficient pourtant de facilités fiscales instruites par le chef de l’Etat afin de minimiser l’impact de la Covid-19 sur les activités économiques. Au mois de mai dernier, le chef du gouvernement a relayé les 19 mesures prises dans ce sens par le président Paul Biya notamment: « L’exonération au titre du deuxième trimestre de l’impôt libératoire et des taxes communales (droit de place sur les marchés, etc) pour les petits revendeurs de vivre (Bayam Sellam)», indique la circulaire N° 20/169/CF/MINFI/DGI/DLRI/L du 13 mai 2019 y afférente.
« Quand ils sont passés, je leur ai dit que j’ai suivi aux infos que nous ne devions pas payer ce trimestre. Ils ont dit que j’ai mal suivi et que la note ne faisait référence qu’aux Bayam Sellam. Je leur ai seulement demandé quand les Bayam sellam paient l’impôt libératoire. Dans ce cas tout le monde excepté les mamans du marché », explique Carlos, tenant de poissonnerie à Nkolmesseng.
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Lesdits agents ont reçu la mission du nouveau maire Augustin Bala, élu au terme des élections législatives de février 2020. L’élu local est à l’origine d’une note restreignant l’exonération fiscale accordée aux petits revendeurs connus sous l’appellation Bayam Sellam, « Ils ont tenu deux réunions dans le marché avec tous les chefs de Bloc. Ça se passait à la perception, ici sur la place du marché, ils nous ont demandé d’aller dire aux autres commerçants de payer leur impôt libératoire que ce que le ministre avait dit ne concerne pas ceux qui ont des boutiques », explique M. Tsague Victor, chef de bloc 3 au marché Essos. Les revendeurs de vivre assignés au paiement des charges fiscales du deuxième trimestre sont pourtant soumis au régime de l’impôt libératoire » poursuit Carlos dont l’activité est quelque peu en baisse depuis le début de l’année. « Mes congélateurs sont presque vides. Je n’ai pas bien clôturé l’année. En janvier je faisais de la résistance mais à partir de mars les choses se sont encore durcies parce que les clients ont fait de gros achats par crainte du confinement et quand c’est comme ça les gens vont au marché. La marchandise que j’avais pu stockée n’est pas vite finie. Dans une pareille situation tu perds ».
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