Vie chère : où est passé le Conseil national de la consommation ?
L’instance consultative créée en 2016 pour défendre les intérêts des consommateurs ne s’est réunie qu’une seule fois, en juin 2018.
Un récent rapport de l’Institut national de la statistique (Ins) indique que l’inflation a bondi de 9,12% entre 2016 et 2021 au Cameroun, alors que les revenus ont paradoxalement stagné. Elle a été principalement tirée par la hausse continue des prix des produits alimentaires de grande consommation. Si les deux premiers mois de l’année 2022, marqués par une flambée inédite des prix à la consommation finale des ménages avaient été pris en compte dans la période sous-revue, ce chiffre aurait sans doute été élevé. Au-delà des arguments économiques avancés par les organisations patronales pour justifier la surchauffe du marché de la consommation, notamment la flambée du fret et des matières premières importées, le ministère du Commerce ne parvient pas à stopper la spéculation sauvage des commerçants (grossistes et détaillants) qui constitue de plus en plus une menace pour la paix sociale.
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Plus blâmable est l’attitude laxiste du Conseil national de la consommation (Cnc), instance étatique créée par le Premier ministre en 2016 pour défendre les intérêts des consommateurs. Ce conseil ne s’est réuni en session qu’une seule fois depuis sa création ; c’était le 13 juin 2018, sous la présidence de Jacqueline Alima Beyala, épouse Koa qui avait été nommée à sa tête quelques mois plus tôt, le 12 mars 2018. Des sources au ministère du Commerce justifient l’indolence de ce conseil par l’inexistence d’une ligné budgétaire pour son fonctionnement. L’on se serait pourtant attendu à ce que, dans le contexte actuel, cette instance soit en première ligne de front de la lutte contre la vie chère, en initiant notamment des actions de plaidoyer pour le respect des droits des consommateurs aussi bien auprès des entreprises que des pouvoirs publics.
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Le Conseil national de la consommation qui a en tout cas tout l’air d’une coquille vide était déjà resté en marge du débat qui a tenu en haleine l’opinion autour de la fameuse taxe de 0,2% sur les transactions financières électroniques, introduite dans la loi de finances 2022 et entrée en vigueur début janvier dernier. Or, entre autres missions, cette instance doit émettre des avis sur tous les projets de textes à caractère législatif et réglementaire susceptibles d’avoir une incidence sur la consommation de biens et services ou sur la protection du consommateur.
Jean Omer Eyango