Trésor public: le receveur municipal de Nkoteng au centre d’un détournement de 70 millions de Fcfa
Selon des informations recueillies dans les colonnes du journal Kalara, cette somme serait le fruit d’un trafic des salaires de certains fonctionnaires.
Simon Pierre Ambole, le receveur municipal de Nkoteng, commune située dans le département de Haute-Sanaga, région du Centre, aurait été le facilitateur d’un réseau de trafic des salaires au Trésor public. D’après le journal Kalara qui relaie l’information, il est poursuivi en justice avec ses quatre présumés complices par le ministère des Finances, pour avoir « usurpé des identités de certains agents publics pour percevoir des salaires indus entre 2013 et 2017 ».
La première audience s’est tenue le 11 juin 2019 et selon le rapport de l’enquête judiciaire cité par Kalara, la chute de ce groupe de cinq personnes, déjà en détention provisoire à la prison centrale de Kondengui, commence après une requête d’un enseignant au lycée de Makaï à l’extrême-Nord dénonçant une usurpation de son identité par une personne qui percevait un salaire parallèle viré dans un compte bancaire d’ Afriland First Bank.
En effet, leur mode opératoire serait la falsification des documents administratifs des concernés. Concrètement, les co-accusés Elisabeth Mouale, agent d’entretien à la primature, Claudine Chanase Seleck, contractuel d’administration et Thomas Edili Oman, agent d’entretien, cités par nos confrères racontent qu’ils remettaient à Nathan Eba Ndjana ( contractuel d’administration également mis en cause) qui les auraient recrutés, « une demie carte photo » et celui-ci les ramenait plus tard « la photocopie d’une carte nationale d’identité établie avec le nom du véritable bénéficiaire du salaire et d’autres documents à l’aide desquels ils ouvraient des comptes bancaires pour percevoir l’argent litigieux ». Ce dernier dit avoir été intéressé à l’activité par le receveur Municipal Simon Pierre Ambole, cité comme « le patron du réseau », qui travaillait à la trésorerie générale à ce moment. Mais celui-ci nie les faits.
Le Trésor public évaluant le montant trafiqué à 70 millions de Fcfa, les co-accusés de Simon Pierre Ambole reconnaissent les faits mais contestent néanmoins les montants qu’on leur impute. Claudine Chanase Seleck par exemple, a avoué qu’elle a reçu par cette magouille, un salaire de 179 000 fcfa entre novembre 2015 et décembre 2017 ; mais qu’on ne lui laissait en fin de compte que 79 000 fcfa. Elisabeth Mouale et Thomas Edili ont fait un témoignage similaire mais sur une durée moins longue que celle de leur co-accusée.
Ce n’est pas la première fois qu’un tel réseau frauduleux est démantelé au Trésor public. Pour mémoire, il y a environ un mois c’était des cadres de la fonction publique qui comparaissait devant les tribunaux pour avoir falsifié des actes de recrutement régulièrement signés par leur ministre, ayant ainsi permis à plusieurs bénéficiaires de ce faux, de rentrer en possession de plus de 200 millions de francs.