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Business et Entreprises

Camrail au bord de l’asphyxie financière

Confronté à un manque de trésorerie depuis la catastrophe d’Eseka il y a près de deux, le concessionnaire du chemin de fer camerounais attend de l’Etat du Cameroun le déblocage d’une enveloppe de 1,2 milliard Fcfa.

Depuis la catastrophe ferroviaire d’Eseka qui a fait officiellement 79 morts et 600 blessés, le 21 octobre 2016, la Cameroon Railway (Camrail), concessionnaire du chemin de fer camerounais, est plongée dans  une convalescence interminable. En plus d’avoir suspendu le transport des personnes sur la voie ferrée Yaoundé-Douala depuis le malheureux accident susmentionné, ce qui lui a causé des pertes financières énormes, le transporteur ferroviaire subit les contrecoups de la mauvaise conjoncture économique des six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), laquelle a fait chuter depuis 2015 la demande de fret au Tchad. Pour ce qui est du transport des marchandises conteneurisées sur le corridor Douala-N’Djamena, les transporteurs routiers lui ont ravi la vedette. La conjugaison de tous ces facteurs a fini par installer la filiale du Groupe Bolloré dans une situation d’inconfort financier.


>> Lire aussi – Mauvais vent au sein de la Camrail


Selon son directeur général, le Français Pascal Miny, cité vendredi dernier par Jeune Afrique, Camrail « manque de trésorerie ». Mais il précise toutefois que l’entreprise n’est pas encore « en péril financier ». Par conséquent, écrit le journal, le nouveau patron en est réduit à donner une seconde vie à onze véhicules cinquantenaires, remisés depuis des lustres. « Encore faut-il trouver 1,2 milliard de Fcfa pour cette réhabilitation ». Le patron de Camrail espère « que le gouvernement débloquera les fonds nécessaires à temps […] Pour profiter des possibilités commerciales qu’offre la prochaine Coupe d’Afrique des nations, organisée au Cameroun dans moins d’un an, le Français de 59 ans comptait sur une partie des vingt-cinq voitures voyageurs neuves en cours d’acquisition par l’État. Mais elles ne seront opérationnelles qu’après la compétition », confie JA.

Le Groupe Bolloré gère le chemin de fer camerounais depuis avril 1999 dans le cadre d’un contrat de concession signé avec l’Etat, après l’inscription de l’ex-Régie nationale des chemins de fer du Cameroun (Regifercam) dans processus de privatisation des entreprises publiques. La Régie présentait, en effet, un déficit moyen annuel d’exploitation de l’ordre de 4 milliards de FCfa par an entre 1994 et 1999, et l’objectif pour l’Etat était alors de réduire sa charge financière liée au transport ferroviaire, inverser les flux (entre l’Etat et le concessionnaire) et améliorer durablement l’efficacité du secteur des transports ferroviaires. Au cours des dix premières années de la concession (1999-2010), laquelle prévoit l’exploitation technique et commerciale des services de transport ferroviaire,  la maintenance, le renouvellement, l’aménagement et l’exploitation des infrastructures ferroviaires et la gestion courante du domaine ferroviaire par le concessionnaire, Camrail dit avoir investi environ 100 milliards FCfa. Par ailleurs, 50 milliards Fcfa reversés au Trésor public au titre des impôts et taxes et plus de 11 milliards Fcfa de retenues opérées à la source et reversées à l’Etat.

[author title= »Par la rédaction d’EcoMatin » image= »http:// »][/author]

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