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Tabac : la production de la CTC ponctionnée par des acheteurs clandestins

La Compagnie des tabacs camerounais (CTC) déplore les pratiques déloyales de ces concurrents d’un autre genre, qui prélèvent des quantités importantes de récoltes chez les producteurs indépendants qu’elle subventionne.

La Compagnie des tabacs camerounais (CTC), opérant dans la production, la transformation et la commercialisation du tabac dans la région de l’Est a maille à partir avec des acheteurs clandestins qui lui font une concurrence déloyale. Ces concurrents lui coupent l’herbe sous le pied en allant se procurer d’importantes quantités de sa production auprès des petits producteurs financés par la compagnie. En effet, au début de chaque campagne agricole, la CTC remet des semences de tabac à des producteurs indépendants, qu’elle accompagne dans la culture, et ceux-ci lui vendent en retour leur production. Ce phénomène qui occasionne inéluctablement des manques à gagner à l’entreprise, a été porté à la connaissance du préfet du département de la Kadey, Djadaï Yakouba, au cours d’une visite qu’il a effectuée en juin dernier au sein de la compagnie à Batouri. Concrètement, l’objectif de cette visite était donc de s’enquérir de la situation, à l’occasion de sa tournée socioéconomique et de prise de contact ayant eu lieu du 13 au 23 juin 2022, dans l’ensemble des sept arrondissements qui composent son unité de commandement.

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La CTC du canadien Joshua Meerapfel fait en effet partie des sociétés qui travaillent à la relance de la filière camerounaise de tabac depuis quelques années. En effet, après une longue période d’hibernation, le Cameroun peut se considérer à nouveau comme pays producteur du tabac. Le tabac camerounais vendu sur le marché mondial est produit essentiellement dans la région de l’Est. Il s’agit des feuilles de tabac appelé « Cape » très prisé par les consommateurs à cause de son arôme original et unique. Cette qualité de tabac est produite uniquement dans les départements du Lom-et- Djerem et la Kadey grâce à son climat équatorial. La culture du tabac a été longtemps l’une des principales sources de revenus et d’emplois des populations de la région après l’indépendance. Pour encadrer et appuyer les planteurs, l’Etat avait créé la Société camerounaise des tabacs (SCT). Une société paraétatique qui avait des centres de conditionnement de tabac à Bertoua, Ngoura dans le département du Lom-et-Djérem et Batouri, Boubara, Bounou, Belita entre autres dans le département de la Kadey.

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En raison de la crise économique en 1992, la SCT a cessé ses activités laissant des milliers des planteurs et les employés dans le désarroi. « La situation de la filière tabac actuelle ne favorise pas l’amélioration des conditions de vie de planteurs du fait que la majorité des sociétés privées qui opèrent dans le secteur appartiennent aux expatriés qui ont pour seul intérêt, de faire les bénéfices sur le dos des planteurs sans penser au développement de la filière. De l’autre côté, il y a aussi le fait que le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader), n’intervient plus dans le secteur », regrettait alors, Pierre Koéké, ingénieur des travaux agricoles et expert dans la production du tabac.

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Depuis lors, de nombreuses initiatives pour la plupart, par des entreprises commerciales des expatriés, et la Fédération des planteurs de tabac et autres cultures vivrières du Cameroun (FPTC) pour relancer la culture ont été initiées. Mais les planteurs, principale main d’œuvre se sont toujours considérés comme des laissés pour compte. Depuis 2018, Cameroon Golding Wrapper Group Sarl (Cgwg), une entreprise à 100% camerounaise a été créée pour relancer la filière tabacole abandonnée après la fermeture de la SCT en 1992. Pour la campagne 2021, Cgwg envisageait d’augmenter sa production à 125 tonnes pour répondre à la demande des clients en République Dominicaine, Allemagne et Turquie. Cette entreprise a été créée par un originaire de la région de l’Est. Il s’agit d’une entreprise éthique minière et agro-industrie, avec pour objectif d’ajouter de la valeur à la culture du tabac notamment la meilleure qualité appelée Cape, de valoriser la culture tabacole, de former la jeunesse camerounaise à s’auto employer et de construire une équipe dynamique qui pourra transmettre son savoir faire et son savoir être à la génération future.

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