Surfacturation: le Minfof justifie l’achat des 96 motos à 400 millions FCFA
Le ministère des Forets et de la Faune (Minfof) tente de taire la polémique autour de l’acquisition de ce matériel roulant, en évoquant la nécessité de prendre en compte certaines charges supplémentaires.
L’Etat a acquis, jeudi 20 juin 2019, 96 motos de marque Yamaha pour un coût total de 400 millions FCFA. Ces engins ont été remis par le ministre des Forets et de la Faune (Minfof), Jules Doret Ndongo, aux responsables des postes forestiers du Cameroun. En remettant ces engins, le membre du gouvernement a invité les bénéficiaires à en faire bonne usage dans la lutte contre l’exploitation illégale des produits forestiers au Cameroun.
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Si l’achat de ce matériel roulant a fait grand bruit, c’est en raison du prix. Quiconque effectue un calcul rapide doit se rendre à l’évidence que le coût unitaire d’une moto revient à plus de 4 millions de FCFA. Pour les observateurs « ces motos de marque Yamaha valent, à tout casser, près de 2 millions de FCFA ».
Pour apaiser le doute et l’inquiétude au sujet de cette somme jugée colossale par la société civile et largement critiquée sur la toile, le responsable de la communication au Minfof a rapporté que « le marché principal de ces motos est de 3 800 000 FCFA TTC. Ce qui signifie que le cash dans le marché est autour de 3 300 000 FCFA ». Jean Robert Onana mentionne qu’il faut tenir compte de « la mercuriale de 20% et l’amortissement des frais liés au marché » correspondant à l’exploitant automobile et par ailleurs fournisseur qu’est Cami Toyota.
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Dans ses propos, le responsable de la communication explique les raisons pour lesquelles l’Etat camerounais ne peut pas directement faire des transactions commerciales avec le pays fabricant desdites motos « l’Etat ne peut pas lui-même faire des achats directs. Sinon on achèterait des motos au Japon à ce prix-là (près de 2 millions de FCFA). Mais si vous y mettez les coûts de transports et toutes autres charges, cela peut donner ce coût ». En plus, il relève que la Cami Toyota a été indulgente car elle a dû patienter « deux ans pour voir sa dette soldée », va-t-il relevé.