Sinistre : l’étendue des dégâts subis par la Sonara
Selon les premières évaluations faites par le directeur général de cette raffinerie, Jean Paul Njonou, et présentées lors de la visite des zones sinistrées effectuée par la délégation interministérielle conduite par Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie, l’unique raffinerie du Cameroun a perdu 10 millions de litres de pétrole brut lors de l’incendie du 31 mai.
Certes, la Commission d’enquête mise sur pied le 11 juin dernier, par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, pour faire toute la lumière sur l’incendie survenu à la Société nationale de Raffinerie (Sonara), n’a pas encore livré ses conclusions. Cette Commission d’enquête créée dans le but de déterminer les causes de l’incendie et de proposer les mesures permettant de prévenir les risques de survenance d’une telle catastrophe à l’avenir. Mais également, d’établir les responsabilités inhérentes à cet incendie, d’en évaluer la gestion et faire toute proposition pertinente y afférente. Mais, les premières révélations de Jean Paul Njonou, le directeur général (DG) de la Sonara, sont passées presque inaperçues dans la presse, pourtant elles donnent l’étendue des dégâts subis par cette raffinerie au cours de ce sinistre. Jean Paul Njonou s’est exprimé publiquement sur cet incendie qui a ravagé, le 31 mai dernier, l’unique raffinerie du pays situé à Limbe, dans la région du Sud-Ouest. C’était à l’occasion de la visite des zones sinistrées de la Sonara effectuée par la délégation interministérielle conduite par Gaston Eloundou Essomba, le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee).
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« En attendant de procéder à l’inspection complète de toutes nos installations pour déterminer avec exactitude l’étendue des dégâts, l’explosion du 31 mai dernier, suivie d’un incendie, faut-il le rappeler, a endommagé totalement 4 des 13 de nos unités de production et en a partiellement soufflé trois », a déclaré le DG de la Sonara. Toujours selon lui, parmi les unités dont l’intégrité a été touchée de façon irréversible, on compte l’unité 10. Elle a pour fonction le fractionnement du pétrole brut en coupes pétrolières (essences totales, kérosène base, gasoil léger, gasoil lourd, résidu atmosphérique). Il y a également l’unité 30, qui sert au fractionnement et à la stabilisation des essences. L’unité 40, quant à elle, sert de fractionnement des gaz plants et de lavage du bupro et du gaz domestique. Enfin, l’unité 70 sert au traitement des eaux de procédés. Il s’agit de l’eau utilisée dans tout le process de fabrication.
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D’autres unités ont été partiellement touchées. Notamment, l’unité 20 (unité hydro désulfuration des essences), l’unité 50 (pour la production de base de constitution du super), et l’unité 100 (stockage des produits et du pétrole brut). Sur cette dernière unité, le bac A10 (70 769,4 m3 soit 769 400 litres de capacité) a été, selon Jean Paul Njonou, consumé avec plus 10 000 m3 (10 millions de litres) de pétrole brut. Par ailleurs, le bac B20 (stockage des essences légères) et le bac B30 (stockage de Kérosène de base) ont été tous déformés par le souffle de l’explosion. « Avec l’extinction du bac A10 [contenant 10 millions de litres de pétrole brut], nous étions donc arrivés à bout de cet incendie qui aura duré près de trois jours et demi », a affirmé le DG.