L’Etat va supporter la facture de la réhabilitation de la Sonara
Les dépenses y afférentes sont déjà inscrites parmi les priorités du budget 2020 de l’Etat en préparation. C’est la conséquence du flou autour du renouvellement de la police d’assurances de la Société nationale de Raffinerie.
Le secret des résultats de l’enquête prescrite par le Premier ministre, Chef du gouvernement, Joseph Dion Ngute, à la suite de l’incendie survenu le 31 mai 2019 à la Société nationale de Raffinerie (Sonara), est encore bien gardé à la Primature. Mais, une évidence émerge déjà, c’est que c’est l’Etat qui va payer la facture de la réhabilitation de cette raffinerie. D’aucuns prédisent même déjà que cette facture pourrait tourner autour de 300 milliards de FCFA. Mais déjà, cette réhabilitation de la Sonara, tout comme la couverture de la subvention de carburant à la pompe sont inscrites parmi les priorités du budget de l’Etat pour l’exercice 2020. Cette précision a été donnée par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, lors de l’ouverture du séminaire de lancement des activités de préparation du budget de l’Etat pour l’exercice 2020, un séminaire qui s’est achevé le 17 juillet à Yaoundé, et qui réunit tous les principaux acteurs de la chaîne de budgétisation. Cet engagement des pouvoirs publics à supporter les charges de la réhabilitation de la Sonara n’est donc que la conséquence du retard pris dans le renouvellement de la police d’assurances de cette raffinerie.
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Selon certaines indiscrétions, il se murmure que ce n’est que cinq jours après l’incendie, que la Sonara, aurait versé l’argent aux assureurs que sont Activa et Nsia. Toute chose qui aux dires des experts, n’obligerait pas les deux compagnies d’assurances, à assumer les dégâts et dommages causés par l’incendie qui a ravagé une bonne partie de la Sonara. Par contre, un acteur averti dans le secteur des assurances a affirmé que: « le code Cima, gendarme des compagnies d’assurances africaines, donne une dérogation aux Etats et à leurs démembrements pour les délais de paiement qui sont de 180 jours. La Sonara a payé sa souscription le 61ème jour, soit très largement dans les délais impartis. La Sonara est donc bel et bien assurée et ses assureurs se sont d’ailleurs déjà engagés auprès du haut management de l’entreprise à prendre en charge leur part de responsabilité pour ce qui est de sa réhabilitation ». Mais pour le moment, seul l’Etat s’est engagé à payer la note.
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Pourtant, l’on se souvient que le 1er avril 2019, un avis d’appel d’offres national, en procédure d’urgence n° 011.19 / aono / sonara / cipm / 2019 avait été ouvert pour le programme triennal d’assurances de la sonara (2019 – 2020 – 2021) par la direction générale de la Sonara. Les prestations à exécuter dans le cadre de cet appel d’offres national étaient réparties en quatre lots distincts, lesquels couvrent quatre catégories d’expositions, notamment: les risques du patrimoine; les risques de responsabilité civile ; les risques de transport et le parc automobile. Mais comme le précisait le président de l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun, Théophile Gérard Moulong, l’incendie de la Sonara, « une préoccupation une majeure qui est beaucoup amplifiée par le fait de l’absence des devises car, les assureurs n’arrivent pas à payer les réassureurs. Ce qui veut dire qu’un sinistre comme celui-là peut être difficile à réparer ». Il proposait par ailleurs que « les risques nationaux, c’est-à-dire, les barrages, les plateformes pétrolières, fassent l’objet d’une coassurance la plus large possible qui intégrerait l’ensemble des compagnies. Ce qui permettrait une plus grande rétention des primes sur le marché », de même que « la création d’une compagnie de réassurance locale qui permettrait de retenir sur le marché le maximum de primes avant de recourir à la réassurance du marché international ».