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Signes monétaires : 1,7 milliard de billets et pièces injectés au Cameroun en 2021

En augmentation de 12%, cette injection ne permet cependant pas de juguler l’épineux problème de la rareté de la monnaie qui fait florès et freine l’activité économique.

En 2021, la Banque Centrale commune aux 6 pays de la Cemac a mis en circulation des billets et pièces d’une valeur globale de 4 098 5778,03 FCFA contre 3 659 300,44 FCFA, soit une augmentation de 12%, selon les états financiers de la banque consultées par EcoMatin. Le Cameroun, première économie de la Cemac a capté 42% de ces signes monétaires soit plus de 1,728 milliard de FCFA, en hausse de 14,9%. Il est respectivement suivi du Congo (694 708,97), du Tchad (614 376,85), du Gabon (585686, 80), la RCA (245 504,82) et de la Guinée Equatoriale (229 930,23).

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La hausse par la banque centrale du volume d’injection de la monnaie fiduciaire (billets et pièces) est consécutive au problème de la pénurie de la monnaie qui sévit depuis plusieurs années dans les pays de la Cemac. Au Cameroun, le phénomène qui ne cesse de s’accentuer est d’avantage perceptible sur les pièces dont la rareté donne un coup de frein à l’activité économique. Aux origines de la pénurie, les autorités évoquent très souvent les réseaux d’exportation de ces pièces en direction des pays d’Asie et qui servent à la fabrication des bijoux. Sont également pointés du doigt les machines à sous qui captent une grande partie de ces signes monétaires. Les propriétaires de ces appareils devenant dès lors des vendeurs de pièces au- delà de leurs valeurs.

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Selon des sources à la banque centrale, il faudra ajouter aux sources de pénurie sus évoqués, le circuit de distribution de la monnaie qui semble rouillé. « Il y a beaucoup de pièces en ce moment dans l’économie. Le problème qui se pose est un problème de circuit de distribution. Il se pose depuis toujours et tout particulièrement ces derniers temps. Quand les banques qui doivent assurer la distribution de ces pièces de monnaie viennent faire des retraits à la Banque centrale, elles ne prennent pas de pièces et préfèrent les billets». Contacté, un cadre de banque à Douala confirme cette observation et l’explique par les problèmes logistiques que pose l’utilisation des pièces de monnaie, et par le peu d’intérêt que les clients de banque montreraient pour ces pièces.

«Un autre problème est lié à la communication», assure un haut responsable de la Beac. «Dans certaines directions nationales comme celle de Yaoundé, des guichets ont été ouverts où des boulangeries, des pharmacies, des distributeurs de produits pétroliers, des grandes surfaces…peuvent venir échanger leurs billets en pièces. A Yaoundé, ces guichets sont ouverts tous les jeudis et vendredis. A Douala, un dispositif similaire est mis en place. Mais cette information n’a pas circulé suffisamment, ce qui fait que beaucoup de ces opérateurs ne viennent pas retirer des pièces. D’autres, bien informés de cette possibilité, la trouvent un peu lourde et tracassière. Or beaucoup de ces opérateurs tirent profit de la situation de rareté des pièces, qui leur permet d’augmenter artificiellement les prix ou d’écouler des produits de faibles prix qui, sinon, seraient moins achetés par les clients ».

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Masse monétaire en envol La hausse de la monnaie fiduciaire en circulation a pour ainsi beaucoup contribué à relever la masse monétaire qui s’est établie en fin 2021 à 15 194 milliards dans la Cemac, en hausse de 12,3%. Autres éléments ayant contribué à l’extension de la masse monétaire, c’est la monnaie scripturale, avec 7,2 points de pourcentage et les dépôts à terme monétaire (1,2 point). Les créances nettes sur les Etats (+14,2% à 7 2177 milliards) et les crédits à l’économie(+10,6% à 9 078 milliards de FCFA) ont eu une influence positive sur l’évolution de la masse monétaire à hauteur respectivement de 6,7 points et 6,4 points. Cette tendance a toutefois été atténuée par l’important repli des avoirs extérieurs nets (-29,2%), en lien avec la forte progression des engagements extérieurs du système monétaire (34%) de la Cemac.

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