Sécurité sociale : le Cameroun veut garantir le droit des travailleurs migrants
Très souvent réduits à une part congrue de reconnaissance dans plusieurs pays africains, ces travailleurs pourront désormais être traités avec un certain égard. Une convention y afférente est en étude à l’Assemblée nationale.
La migration de la main-d’œuvre en Afrique est en grande partie intra régionale (80%) et se caractérise principalement par la migration de travailleurs peu qualifiés. Bien que les 164 millions de travailleurs migrants sur les 258 millions de migrants internationaux dans le monde contribuent pleinement à l’économie de leurs pays d’accueil et d’origine, les travailleurs migrants sont souvent exclus de la protection sociale, selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Le Cameroun voudrait assurer la protection des travailleurs migrants et à mieux garantir leurs intérêts dans le domaine de la prévoyance sociale. Un projet de loi y afférent vient d’être déposé sur la table des députés. Cette convention, dont le président de la république est appelé à ratifier, affirme le principe de l’égalité de traitement desdits travailleurs migrants avec les nationaux au regard des différentes législations nationales en matière de sécurité sociale. Cet instrument consolide les liens d’intégration économique et sociale, et renforce la promotion de la rationalisation des systèmes de prévoyance sociale en Afrique. La signature de cette convention permettra aux migrants camerounais, leurs familles et le cas échéants, leur survivant de bénéficier d’une meilleure protection sociale dans les autres Etats africains signataires, notamment en ce qui concerne : les prestations de vieillesse, d’invalidité et de survivants ; les prestations d’accidents de travail et de maladies professionnelles ; les prestations familiales et de maternité ; les prestations de maladies.
Cette convention multilatérale de sécurité sociale de la Conférence interafricaine de sécurité sociale (CIPRES), adoptée le 27 février 2006 à Dakar (Sénégal) va permettre au Cameroun d’arrimer son système aux standards internationaux. Ce projet va être défendu par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, dans les prochains jours à l’hémicycle.