Sécurité alimentaire : la BAD investi près de 909 milliards pour soutenir la production alimentaire en Afrique
Face au risque de crise alimentaire qui plane sur l'Afrique, la Banque africaine de développement (BAD), va mettre sur pied un mécanisme de financement intitulé ‘‘Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire" d’une enveloppe de 1,5 milliard de dollars. Mécanisme, qui permettra de fournir aux pays africains les ressources nécessaires pour booster la production alimentaire et se procurer des engrais.
«L’Afrique doit se préparer à l’inéluctabilité d’une crise alimentaire mondiale». L’alerte est du président du Groupe de la Banque africaine de développement Akinwumi Adesina, lors d’une interview réalisée par l’Africa Center de l’Atlantic Council, le vendredi 22 avril 2022. L’origine de cette crise ? la survenue du conflit russo- ukrainien depuis la fin du mois de février 2022. Ceci nait du fait que «la Russie et l’Ukraine fournissent 30 % des exportations mondiales de blé, dont le prix a pratiquement augmenté de 50 % au niveau mondial, atteignant presque le même niveau que lors de la crise alimentaire mondiale de 2008», a-t-il expliqué lors de sa mise en contexte. Le blé et le maïs étant les deux principaux produits exportés de ces pays.
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Bien plus encore, les tensions inflationnistes actuelles sont aussi alimentées par une envolée des prix des engrais et de l’énergie. Chose qui n’est pas prêt de s’arranger de sitôt car selon Akinwumi Adesina « le coût des engrais, l’envolée des prix de l’énergie et l’explosion du prix du panier de la ménagère pourraient s’aggraver en Afrique dans les mois à venir ».
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Pour essayer de juguler les effets inflationnistes qui se font déjà ressentir dans bon nombre de pays africains, la BAD envisage soutenir la production agricole des pays, via un mécanisme de financement. « La Banque africaine de développement est déjà à pied d’œuvre pour atténuer les effets de cette crise alimentaire par le biais de la Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire, un mécanisme spécifique que la Banque entend mettre en place pour fournir aux pays africains les ressources dont ils ont besoin pour augmenter la production alimentaire locale et se procurer des engrais », a-t-il révélé. Si pour le moment ne savons pas quels sont les différents mécanismes relatifs à ce mode de financement, l’on sait tout de même que c’est une enveloppe 1,5 milliard de dollars (soit 908,779 milliards de Fcfa) qui lui a été allouée. L’on table aussi sur une production de 38 millions de tonnes de nourriture via ce mécanisme.
Programme Taat
La Facilité africaine d’intervention et d’urgence en cas de crise alimentaire, ne sera donc pas le premier programme alimentaire déployé par la Banque africaine de développement. En effet, le Groupe bancaire panafricaine observe actuellement les retombées positives du programme phare Technologies pour la transformation de l’agriculture africaine (Taat, de son acronyme anglais), portant sur 9 filières alimentaires dans plus de 30 pays africains. Les filières en question sont le riz, le manioc, le mil, le sorgho, l’arachide, le niébé, le bétail, le maïs, le soja, l’igname, le cacao, le café, la noix de cajou, l’huile de palme, l’horticulture, les haricots, le blé et le poisson.
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En termes de résultat, l’on note notamment l’accroissement de la production alimentaire sur le continent, notamment la production de blé, de riz et d’autres cultures céréalières ; la production de blé tolérant à la chaleur, distribué à 1,8 million d’agriculteurs de 7 pays, etc.