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Agriculture familiale : une agence nationale de Conseil agropastoral en vue

La structure qui devrait être opérationnelle d’ici 2022 est appelée à prendre le relais de la fonction Conseil du programme Acefa. Pour l’heure, le gouvernement recherche des consultants en vue de la réalisation d’une étude de faisabilité économique et financière de la future Agence.

Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi et la Stratégie nationale de développement en cours de finalisation visent à faire du Cameroun un pays émergent fondé sur le développement économique générateur de croissance et d’emploi dont l’un des piliers est le secteur agricole appelé à se moderniser. Pour les experts, la modernisation de l’agriculture n’est pas qu’un défi technologique, réel, mais dépend, bien plus encore, de la capacité des producteurs et des techniciens agricoles à les maîtriser, tout autant que celle des pouvoirs publics à opérer les changements institutionnels et organisationnels pour l’accompagner.

Cela implique de raisonner en termes économiques de productivité, rentabilité, compétitivité, mais aussi en termes de «chaîne de valeur» et d’organisation professionnelle, ainsi que de reconnaissance de la profession dans la société (statut, droits, représentation).

Pour y parvenir, il y a lieu d’avoir une vision commune et d’une gestion partagée des objectifs à atteindre par les pouvoirs publics et la profession agricole au sens large. C’est dans ce cadre que le gouvernement envisage la création de « l’agence nationale du conseil agropastoral », Anca, d’ici 2022. Le ministère des Finances (Minfi) vient ainsi de lancer un appel à manifestation d’intérêt international auprès des cabinets, bureaux d’études ou de groupements/consortium internationaux en vue de la présélection des prestataires spécialisés en prévision d’un appel d’offres sur liste restreinte pour la réalisation d’une étude de faisabilité économique et financière de la future Agence. L’étude devra évaluer l’impact économique du conseil agro-pastoral délivré par l’agence sur le secteur agricole et l’économie nationale, notamment par le biais des taxes parafiscales sur les produits agricoles (import, export, marché interne…).

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Efficacité et efficience

L’Anca, explique-t-on au Minfi, est destinée à institutionnaliser et pérenniser le dispositif public de conseil agropastoral mis en œuvre par le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) et le ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia) dans le cadre du programme de consolidation et de pérennisation du conseil agropastoral (PCP-Acefa).

Le PCP-Acefa est la phase 3 du programme d’Amélioration de la Compétitivité des exploitations familiales agropastorales (Acefa). L’institutionnalisation du dispositif de conseil via un organisme indépendant sur le plan juridique et financier alimenté sur fonds publics et privés (gouvernement, filières et aide au développement) répond à un objectif d’efficacité et d’efficience des fonds alloués au développement agricole ; question d’offrir des services performants répondant aux problèmes des agriculteurs/éleveurs.

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Pour le moment, l’on pense que le fonctionnement courant et les activités de conseil seront financés essentiellement par des prélèvements sur les filières ainsi que la contribution de l’Etat, à travers le Minader et le Minader, notamment pour ce qui concerne le salaire des fonctionnaires. La fonction « support » (développement, formation, assistance technique, etc.) pourrait être supportée par les bailleurs de fonds.

En plaçant le Programme Acefa, initié en 2009, comme un des instruments charnière dans la stratégie de promotion de l’agriculture dite de «seconde génération» le gouvernement, reconnait la place particulière qu’occupe le secteur agricole dans sa trajectoire d’émergence.

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L’agriculture familiale de tous les espoirs

Au Cameroun, l’essentiel de la production agricole provient des exploitations agricoles familiales (EFA) de petite taille. Leur nombre est évalué à 1,5 million et leur taille moyenne est de 2,4 ha, selon les données du ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader) et du ministère de l’Elevage, des pêches et des industries animales (Minepia). Malgré sa contribution significative au PIB, les revenus des actifs qui pratiquent cette forme d’agriculture restent faibles. 55% des ménages d’agriculteurs vivant en zone rurale étant pauvres, avec un revenu inférieur à 1,25 dollars/jour.

Ainsi, « compte-tenu de leur poids et de leur potentiel productif, accroître la valeur ajoutée au niveau des exploitations agricoles familiales est le principal levier existant pour faire croître le PIB du secteur. Cette augmentation de la valeur ajoutée est également un levier important de lutte contre la pauvreté », indique la Stratégie de développement du secteur rural qui ambitionne de faire de ce secteur un important levier de l’économie nationale.

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Dans sa stratégie nationale de développement en cours de finalisation, le gouvernement prévoit de renforcer l’accompagnement des producteurs dans la gestion de leurs exploitations et les services rendus par des organisations de producteur pour l’approvisionnement, la transformation et la commercialisation.

Ces aspects constituent le socle d’une agriculture familiale moderne, productive et durable qui assure à la fois sécurité alimentaire, lutte contre la pauvreté et augmentation de la valeur ajoutée.

Concrètement, explique-t-on au ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), les efforts du gouvernement seront tout d’abord consacrés au désenclavement des bassins de production agro-pastoraux et halieutiques en vue de réduire les coûts de production qui demeurent élevés dans le secteur primaire. Dans cette optique la poursuite de la construction et de l’aménagement des routes rurales constituera un axe privilégié.

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Ensuite, les mesures relatives à la mécanisation et la modernisation de l’agriculture seront intensifiées dans le but d’accroitre la productivité dans le secteur agricole. Dans ce cadre, un accent particulier sera accordé à la production des biens qui grèvent le plus la balance commerciale tels que le riz, le maïs, le blé, le poisson et le lait. La mise à disposition du matériel agricole aux producteurs des zones rurales sera également une priorité.

En outre, une emphase sera mise sur la promotion de la production locale des semences et engrais issus des instituts de recherche nationaux. Aussi, ces derniers seront encouragés à s’investir dans la mise sur pied d’intrants innovants à même de booster la production agricole et halieutique.

Enfin, l’Etat entend mettre en place un système d’informations agricoles à l’effet de disposer des données fiables pour un meilleur pilotage des politiques agropastorales.

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