Secteur électrique : le Cameroun et la Banque mondiale se concertent
La région de l’Extrême-Nord vient d’accueillir les travaux de renforcement des capacités des membres de la commission régionale de constat et d’évaluation dans le cadre du Perace qui va électrifier 315 localités dans la région.
Du 16 au 18 novembre 2020, s’est tenu à Maroua, chef-lieu de la région de l’Extrême-Nord un atelier de renforcement de capacités sur les procédures de la Banque mondiale en matière de réinstallation involontaire à l’intention des membres de la commission régionale de constat et d’évaluation du Projet d’électrification rurale et d’accès à l’énergie des zones sous-desservies du Cameroun (Perace). La rencontre avait pour objectifs de concilier les exigences nationales et celle du bailleur de fonds en termes de protection sociale. « Le Cameroun a une législation en matière d’indemnisation. Nous savons très bien ce qu’il faut faire. Mais également les bailleurs de fonds ont leur politique. Pour ce qui est de la Banque, il y a la politique opérationnelle 4.12 sur la réinstallation involontaire qu’on nous demande d’appliquer. Il s’agira au cours de ces travaux de concilier les procédures nationales avec les procédures des bailleurs de fonds et de sortir une note méthodologique qui sera notre ligne directrice durant les travaux de CCE dans la région de l’Extrême-Nord », explique Ndjom Samuel Bienvenu, coordonnateur du Projet Perace au journal L’œil du Sahel.
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A en croire le secrétariat général des services du gouverneur de la région, les travaux de l’atelier devront permettre de préciser certaines modalités de fonctionnement de la commission de constat et d’évaluation chargée des enquêtes d’expropriation sur le terrain; d’harmoniser les approches de recensement, les critères d’éligibilité et d’évaluation des biens selon la loi camerounaise et les exigences de la politique opérationnelle ; de faciliter la collaboration des équipes de constat et d’évaluation et l’équipe mandatée des projets c’est-à-dire les consultants de la Banque mondiale chargés de diriger les plans d’actions de réinstallation. A cela s’ajoute une évaluation consensuelle des liens entre la commission de constat et d’évaluation et les consultants de la Banque mondiale en tenant en compte les exigences légales camerounaises et les exigences fondamentales de la Banque mondiale.
22% d’électrification rurale
S’agissant du Projet d’électrification rurale et d’accès à l’énergie des zones sous-desservies du Cameroun (Perace), c’est le 12 juin 2020 que le ministre de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey et le directeur des opérations de la Banque mondiale, Ibrah Sanoussi ont signé un accord de crédit pour le financement partiel du projet, qui est de 88 milliards de FCFA. D’une durée de cinq ans avec le début des travaux prévu pour fin décembre, il permettra d’électrifier les régions de l’Adamaoua, de l’Est, du Nord, du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Soit au total 765 localités dont 315 dans la région de l’Extrême-Nord.
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Il est alors question d’électrifier les localités concernées à partir des systèmes d’électrification par extension du réseau interconnecté, mais aussi à partir d’électrification rurale décentralisé utilisant les énergies renouvelables notamment la petite hydroélectricité et les centrales solaires photovoltaïques hybrides qui seront raccordées aux groupes thermiques actuellement exploité par certaines communes.
Le Perace viendra ainsi contribuer à résoudre l’équation de l’électricité au Cameroun. Selon les données fournies par le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’aménagement du territoire et celles du ministère de l’Eau et de l’Energie, seulement 10% des communautés rurales ont accès à l’électricité, 22% de localités des zones rurales sont connectées au réseau électrique, 74% du territoire national dispose d’une couverture en électricité, 50% de la population à accès à l’électricité.
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