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Secteur bancaire : hausse critique du volume des créances en souffrance au Cameroun

Malgré le contexte morose dominé par les incertitudes liées à pandémie du coronavirus, les banques camerounaises ont de, manière générale, augmenté leur participation au financement des agents économiques au premier semestre 2021. Une embellie qui a, tout de même, relevé le niveau d’exposition.

Selon les données du marché bancaire publiées par le conseil national du crédit, les établissements bancaires implantées au Cameroun ont, de manière globale relevé leur portefeuille de crédit à l’économie au cours des 6 premiers mois de l’année courante. Les crédits du marché bancaire sont passés de 3 908,8 à 3 943,8 milliards FCFA, soit une progression de 35 milliards en valeur absolue. Ce marché apprend-t-on est dominé par Afriland First Bank (761 milliards), Société Générale (à 660 milliards), Bicec (464 milliards), SCB Cameroun (343 milliards) et CBC (317 milliards). En matière de financement de l’économie, les banques les plus prêteuses sont-elles les plus exposées au risque de non remboursement. De même, les banques les moins prêteuses ont les taux de créances brutes en souffrance les plus bas tandis que les banques de détail sont en proie à l’épineux risque de non remboursement de la part des PME. Il ne suffit donc pas de prêter à la pelle encore faudrait-il assainir son portefeuille de crédits, ce d’autant plus que le ratio mondial imposable aux banques est de disposer de créances brutes en souffrance inférieures à 6% du total du portefeuille. Selon les données du CNC, la filiale locale du banquier américain Citibank qui opère comme banque des grands comptes affiche un pourcentage de créances brutes en souffrance nul, au regard de son portefeuille constitué de quelques firmes multinationales. Standard Chartered Bank se trouvait dans la même situation en décembre 2020. Mais subitement son ratio a explosé, passant à 10,65% en juillet 2021.

Lire aussi : Secteur bancaire camerounais : hausse critique du volume des créances douteuses

Dans le top 5 des banques les plus prêteuses, la CBC se distingue comme la plus disciplinée : la part des créances brutes en souffrance dans son portefeuille de crédit est passé de 5,89% en décembre 2020 à 6,30% en juillet 2021. Suit Afriland First Bank dont le pourcentage des créances brutes en souffrances est passé de 12,20% à 12,86%. L’évolution des trois suivantes est également stable : Société générale Cameroun (de 13,12% à 14,15%), SCB (18,82% à 19,12%) et BICEC (de 38,80% à 39,47%). NFC Bank et UBC, deux banques qui ont récemment connu la sollicitude de l’Etat totalisent respectivement 39,64% et 89,45% de créances compromises.

Flexibilité et agilité

Les créances douteuses sont des créances de toute nature, même assorties de garantie, qui présentent un risque probable de non-recouvrement total ou partiel. Dans un contexte économique morose, les banques implantées au Cameroun ont donc pris le contre-pied de leurs homologues de la Cemac, s’exposant ainsi à des risques de non remboursement. A fin 202, Alphonse Nafack, Président de l’Apeccam et Administrateur Directeur Général (ADG) de Afriland First Bank, relevait déjà que le secteur bancaire camerounais a fait preuve de flexibilité et d’agilité dans un contexte de crise et de chocs macro financiers ayant accru les vulnérabilités des agents économiques et les difficultés des emprunteurs. « Malgré une hausse de 16,6% des créances en souffrance, l’encours global des crédits octroyés au 31 décembre 2020 affiche une progression de l’ordre de 6,7% » révèle le président de l’Apeccam.

Lire aussi : Recouvrement de créances : La solution proposée par la Société de recouvrement des créances du Cameroun

Mais en règle générale, la hausse des créances douteuses et des créances en souffrances a comme conséquence la surliquidité bancaire. « Les banques et EMF face à cette situation qui ne leur est pas bénéfiques tels que la vente de devis, le transfert d’argent, la consultation des soldes à distance qui ne crée pas de la richesse pour l’économie nationale », commente un expert financier. En zone Cemac, la Beac révèle qu’au 31 juillet 2020, le volume de crédits à l’économie a baissé de 18% malgré une augmentation des réserves brutes du système bancaire (+13,7%).

Lire aussi : La question du financement de l’économie préoccupe l’Apeccam et le Gicam

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