Salaire minimum : le Premier ministre annonce une revalorisation à plusieurs vitesses
Selon un décret signé dans l’après-midi du 21 mars 2023, le Smig dans le secteur public passe de 36270 Fcfa à 75000 Fcfa pour les agents de l’Etat, à 60.000 Fcfa pour le secteur agricole et 45000 Fcfa pour le reste du secteur privé.
Un décret du Premier ministre, Joseph Dion Ngute, signé le 21 mars dernier et lu en fin d’après-midi sur les antennes de la radio d’Etat, la Crtv, annonce la revalorisation du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) au Cameroun. Il sera désormais de 75 000 Fcfa pour les agents de l’Etat, 45 000 Fcfa pour le secteur agricole et de 60 000 Fcfa pour le reste du secteur privé camerounais, contre 36 270 Fcfa jusque-là. Le gouvernement prend finalement à contrepied les syndicats en décrétant un Smig à plusieurs vitesses, or, ceux-ci avaient estimé, lors des négociations tripartites avec les pouvoirs publics et le patronat, qu’il était hors de question de déterminer un Smig pour les agents de l’État relevant du Code du travail, et d’un autre formulé pour le secteur privé, « tous pourtant régis par le même Code du travail ».
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Les différentes confédérations syndicales du pays, réunies au sein du Cameroon Workers Forum (Cawof), avaient appelé début février à une grande mobilisation pour protester contre la hausse des prix des carburants à la pompe, sans mesures sociales conséquentes. Cet appel à manifester pendant un mois avait fait choux blanc.
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Les travaux de la 24e session de la Commission nationale consultative du travail tenue le 08 février sous l’égide du ministre du Travail et de la Sécurité sociale (Mintss), Grégoire Owona, avaient justement achoppé non seulement sur l’idée d’un Smig unique, mais aussi la proposition du Cawof de fixer celui-ci à 100.000 Fcfa afin de permettre aux travailleurs et à leurs familles de faire face au renchérissement du coût de la vie. Il est à noter que, pour les travailleurs du secteur public, le gouvernement avait décidé le 31 janvier dernier d’une revalorisation des salaires des fonctionnaires à hauteur de 5,2%. Une mesure sociale qui, d’après les bénéficiaires, n’a aucun impact face à la flambée de l’inflation.
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