Route Awae-Esse-Soa : Les travaux affichent 49% six ans après le démarrage
Le non libération des emprises par les populations et la mauvaise organisation des entreprises sont les principales raisons qui expliquent cette lenteur, selon le constat dressé par le ministre des Travaux publics (Mintp) rendu sur le terrain le 9 février 2023.
Les travaux de construction de la route Awae-Esse-Soa (82 km) dans la Mefou-et-Afamba , région du Centre, piétinent six ans après leur démarrage. Au 9 février 2023, le Lot 1 Awae-Esse (33km) affiche 39,87% tandis que lot 2 Esse-Soa (49 km) est exécuté à 57,91% soit un taux d’avancement global de 48,89% depuis 2016. Rendu sur le terrain, le ministre des Travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi a relevé pour le déplorer, les entraves à la bonne marche du projet.
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Pour le lot 1 confié à l’entreprise Super Confort Sarl pour un montant de 11,943 milliards de FCFA Toutes taxes comprises(TTC), les travaux de terrassement et ceux d’aménagement de la voirie de la ville d’Awae sont certes avancés mais il demeure des difficultés. Celles-ci sont liées à « la libération des emprises occupées par les habitations ; la mauvaise organisation de l’entreprise qui se traduit par le faible nombre des ressources humaines qualifiées et l’absence du personnel clé; les difficultés liées à la production des granulats et la prolongation des délais de la mission de contrôle », apprend-t-on du Mintp.
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Quant à la deuxième section attribuée à Bofas Sarl pour 29,843 milliards de FCFA, en plus de l’occupation des emprises, le maître d’ouvrage déplore l’aboutissement du décret d’expropriation, la non mobilisation de certains personnels clés de l’entreprise et les problèmes inhérents à la production des granulats.
Constatée par EcoMatin, des sources internes au Mintp précisent que les problèmes de libération des emprises sont « relatifs à l’expropriation des habitations et des tombes principalement. Les populations pour certaines, attendent l’indemnisation. Pour cela, le Mintp a évoqué le payement anticipé, pour le recasement des populations affectées par les travaux. Il s’agira donc d’identifier un lieu dans le but de poursuivre les travaux. Au point kilométrique 5 + 575 où 6 habitations ont été dénombrées pour cette opération de recasement », clarifie notre informateur.
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Toutes nos démarches entreprises pour recueillir l’avis des deux maîtres d’œuvre sont restées vaines. Néanmoins, il apparaît que ces entreprises sommées de livrer (finalement) le chantier en septembre 2023 prendront des dispositions car, le Mintp a surtout instruit la bonne collaboration avec les populations, pour mieux asseoir le plan de gestion environnementale et sociale. Les négociations privées menées par les entreprises avec certains riverains ont abouti au déplacement de certaines maisons situées dans l’emprise du projet. Aussi, des mesures sont en cours pour libérer totalement l’emprise du projet, à travers le décret d’expropriation.
Il convient de rappeler qu’au départ, le projet avait été confié à l’entreprise Atidolf Nigeria Ltd. Cette dernière a vu son contrat résilié en 2019 par le Mintp.