Résolution de la crise anglophone: le gouvernement revendique plus de 60 milliards de dépenses budgétaires
En réponse aux « accusations » du parlement européen contre le Cameroun, le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, a dressé lors d’un point de presse un bilan économique des actions gouvernementales depuis le début de la crise dans le processus de règlement du conflit anglophone.
Née à la fin de l’année 2016 de simples revendications corporatistes portées par les avocats et les enseignants, la crise dans les parties anglophones du pays s’est ensuite transformée en revendications séparatistes violentes. Causant des bilans alarmants sur le plan socio-économique, qui depuis quelques temps entraînent des accusations portées à l’endroit des forces nationales de défenses et de sécurité camerounaises. Les plus récentes sont les accusations « d’exactions et autres graves atteintes aux droits de l’Homme dirigées sur les civiles » décriées par le parlement européen le 18 avril 2019.
Dévoilé depuis le 21 juin 2018, ce Plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a déjà approvisionné 60 345 victimes et déplacés
C’est en réponse à cette Résolution du Parlement européen sur le Cameroun qui « dépeint littéralement la situation socio-politique au Cameroun, faisant abstraction de toutes les mesures idoines prises par les autorités de l’Etat », que l’Etat du Cameroun a tenu à rappeler un certain nombre de mesures et stratégies mises en œuvre dans le but de protéger les personnes, d’assurer un retour au calme ainsi que la reprise des activités économiques. Entre autres, l’allocation d’un budget estimé à 12,7 milliards FCFA pour assister 74 994 personnes dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, sur la période 2018-2019.
Dévoilé depuis le 21 juin 2018, ce Plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a déjà approvisionné 60 345 victimes et déplacés internes en denrées alimentaires dans 12 arrondissements réparties dans les deux régions, à en croire le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi, et le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, coordonnateur dudit plan.
Toujours dans la perspective d’un retour à la paix, le gouvernement a signé en date du 22 février 2019, un décret fixant à près de 50 milliards de FCFA la dotation générale de la décentralisation, soit 10 milliards de FCFA pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a indiqué le porte-parole du gouvernement. Ceci pour continuer le processus d’élargissement des compétentes, afin que ces deux régions particulièrement prennent en main « mieux que par le passé, la gestion des affaires locales ».
Par ailleurs le chef de l’Etat a mis sur pied un comité de désarmement, de mobilisation et de réintégration, à l’intention des bandes armées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Autant d’initiatives qui démontrent « toute l’étendue de l’engagement du chef de l’Etat à restaurer la paix dans les régions en proie à l’insécurité, non pas seulement par le recours légitime à la force, mais par les voies du dialogue, de la sensibilisation, de la main tendue à celles et ceux des compatriotes dévoyés qui souhaitent retrouver le droit chemin et apporter leur pierre à l’édifice ». En termes de chiffres, l’on estime ces dépenses budgétaires à plus de 60 milliards. Rappelons que plusieurs autres mesures ont été mises en œuvre ou sont en cours sur le plan socio-politique.