Réouverture des frontières : de belles perspectives pour la tomate camerounaise
Le constat est fait, tous les secteurs d’activités économiques ont été touchés par la pandémie du coronavirus, la filière tomate l’a été davantage du fait de la fermeture des frontières qui a causé le trop plein sur le marché et par ricochet, la chute des opérateurs du secteur.
L’une des principales préoccupations évoquées lors de la réunion interministérielle en prélude à la réouverture des frontières était la restructuration de la filière tomate. Après un état de lieu, il est apparu évident pour Joseph Dion Ngute et son gouvernement que les producteurs de la filière tomate traversent des moments difficiles, du fait notamment de la fermeture des frontières, depuis l’avenue du Coronavirus. Ils ne parviennent plus à écouler leurs produits vers les marchés extérieurs concentrés au niveau de la zone Cemac. Si les consommateurs nationaux sont heureux de cet état de fait et profitent de la baisse des prix, les producteurs ont manifestement besoin d’aide, en attendant que les données changent.
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Il a donc été question pour Luc Magloire Mbarga Atangana ministre du Commerce(Mincommerce) ainsi pour Gabriel Mbairobe ministre de l’Agriculture et du développement rural(Minader) d’approfondir les réflexions pour : la structuration et la professionnalisation des acteurs de la filière tomate qui, jusqu’à présent, évoluent en rangs dispersés, la promotion de la transformation artisanale en conserve(jus, confiture, ketchup), l’appui technique et financier aux entreprises locales de transformation et enfin l’appui en intrants et en équipements agricoles afin de rentabiliser la production de la filière tomate et toutes celles qui sont touchées par la pandémie .
En effet, selon le compte rendu dressé par Séraphin Magloire Fouda , pour remédier à cette situation, « Le plan de relance de la production locale de tomate en cours d’élaboration prévoit une série de mesures d’accompagnement dont l’identification des coopératives les plus impactées, le renforcement des capacités techniques de production et de transformation des tomates et l’appui des agriculteurs en intrants et en équipements agricoles », explique le communiqué rédigé par le secrétaire général des Service du Premier ministre.
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Si la réouverture des frontières avec les pays voisins semble imminente, le gouvernement camerounais émet encore quelques réserves. Il veut être sûr que toutes les mesures prises jusqu’ici pour mettre le pays à l’abri de nouvelles infections fonctionnent normalement. Depuis la fermeture des frontières du pays ordonnée le 17 mars 2020, les producteurs sont obligés de vendre, dans certaines villes du Cameroun, la tomate à 2000 voire 1500 FCFA le cageot alors qu’en temps ordinaire il faut débourser jusqu’à 7000 FCFA, soit un gap de près 5000 FCFA. Mais, à en croire certains revendeurs de ce produit dans les marchés périphériques, dans une exploitation normale, un cageot de tomates qui est vendu à 2500 francs CFA permet de dégager une marge commerciale de 30% après avoir soustrait toutes les charges (achat de la marchandise, approvisionnement…).
Et la tomate se vend à un prix plus élevé simplement parce que pour avoir la garantie de s’approvisionner, les clients venus des pays de la sous-région proposent un prix d’achat du cageot de tomates au-delà de 10.000 FCFA. Le prix de référence est ainsi connu de tous, comme c’est le cas pour le pétrole au niveau international. Avec la pandémie et ses difficultés de déplacement, ce «prix de référence du marché» a volé en éclat, ramenant les prix à leurs valeurs plus ou moins réelles. Les mesures prises par le gouvernement pour faciliter la réouverture des frontières dans les prochains jours pourraient alors permettre un regain d’énergie sur l’ensemble des filières touchées par la pandémie afin d’améliorer l’économie nationale entière.
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