Remorquage portuaire : échec des négociations entre le PAD et Boluda
Après des pourparlers infructueux, le Conseil d’administration du Port autonome de Douala a décidé de la création d'une nouvelle régie déléguée pour assurer cette prestation.
L’année 2020 s’achève comme elle a commencé au Port autonome de Douala (PAD). Après l’avènement de la Régie du Terminal à Conteneurs (RTC), le 2 janvier 2020, suivi du démarrage effectif des activités de la Régie Déléguée de Dragage (RDD), le 27 août 2020, le Conseil d’administration du PAD a décidé de la création prochaine d’une nouvelle régie déléguée: la Régie Déléguée de remorquage (RDR). La décision a été prise à l’issue de la 92ème session du Conseil d’administration du PAD, tenue le 22 décembre 2020. La RDD, la RTC, et la RDR confirment la dynamique d’autonomisation des services portuaires par le top management du PAD. La nouvelle structure aura la charge d’assurer pour le compte du Port de Douala, le remorquage ou le tractage des navires à l’entrée ou à la sortie du Port de Douala, ce, lorsque ce dernier, ne peut réaliser de façon autonome les opérations d’accostage ou de départ de quai.
L’annonce de l’exécution de ce service en régie par le PAD marque de facto un terme au processus d’appel international à manifestation d’intérêt lancé le 14 septembre 2018 pour la concession de l’activité de remorquage. Suivi d’un appel d’offres international restreint, lancé en juin 2020. Au terme duquel la société Boluda France a été désignée «adjudicataire provisoire » du contrat pour les services de remorquage au port de Douala. En réalité et d’après les responsables du PAD, les négociations entre le Port de Douala et l’entreprise Boluda, filiale du conglomérat espagnol Boluda Corporación Marítima, jusqu’ici prestataire du remorquage au Port de Douala n’ont pas abouti. «La RDD sera chargée d’assurer la continuité du service de remorquage dès le 1er Janvier 2021», informe un responsable du PAD.
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Le conseil d’administration de ce 22 décembre 2020 a également débouché sur l’adoption du rapport de performance des 9 premiers mois de l’exercice 2020, ainsi que du Cadre de Performance du Port Autonome de Douala, période triennale 2021-2023.
Budget 2021 adopté
La session du 22 décembre 2020 a précédé celle du 23 décembre, 93ème session du genre. Ladite session était essentiellement consacrée à l’adoption du budget 2021 du Port autonome de Douala. Le Budget 2021 de l’institution a finalement été arrêté en recettes à la somme de 125.582.940.609 FCFA TTC, à et 121.436.359.000 FCFA TTC en dépenses. En augmentation de 27.686.940.609 FCFA en recettes, et de 25.040.359.000 FCFA en dépenses. Ce budget permettra au Port autonome de Douala de poursuivre son plan stratégique de modernisation de ses infrastructures engagées pour un montant de 25 milliards de FCFA, depuis 2015. Avec la RDR, le Port autonome de Douala engage un autre tournant décisif dans la gestion des services portuaires longtemps privatisés au détriment d’une expertise locale.
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La nouvelle politique engagée par l’autorité portuaire permettra par ailleurs au PAD d’effectuer de menues rentrées financières. D’après les prévisions, les dirigeants du Port autonome de Douala tablent sur un gain moyen annuel d’environ 10,4 milliards de FCFA sur l’entretien du chenal, des plans d’eau, et l’ensemble des activités de dragage du port de Douala-Bonaberi par la RDD. D’après le compte d’exploitation prévisionnel de l’activité du dragage en régie du Port de Douala, les dépenses de dragage du Port autonome de Douala s’élèveront à la somme de 76 milliards de FCFA pour les 15 prochaines années. Soit une économie de 103,68 milliards de FCFA pour le port autonome de Douala, grâce à la mise en place de la RDD. Dans le même ordre d’idée, les dirigeants de la Régie du Terminal à conteneurs du Port de Douala escomptent dépasser le cap de 15 milliards de Fcfa de bénéfice, fin 2020.
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