Relance économique : les contours du prochain programme Cameroun-FMI
Après 3 ans sous la Facilité élargie de crédit, le gouvernement et le Fonds semblent d’accord pour expérimenter le mécanisme élargi de crédit. Ce type de programme serait plus adapté pour aider le pays à mener des réformes à moyen terme avec une période de remboursement plus longue.
“atténuer les conséquences de la pandémie, tout en garantissant la durabilité macroéconomique ; accélérer les réformes pour moderniser l’administration fiscale et douanière, mobiliser les recettes, améliorer la gestion des finances publiques, accroître l’efficacité des investissements et réduire les risques fiscaux des entreprises publiques ; renforcer la viabilité et la gestion de la dette ; et intensifier les réformes structurelles pour stimuler la diversification économique et la résilience du secteur financier.” Tels sont les quatre piliers du prochain programme de réformes économiques et financières du Cameroun avec le Fonds monétaire international (FMI). Ces éléments sont contenus dans la note de synthèse que le chef de mission du FMI pour le Cameroun, Amadou Sy et son équipe ont eue avec les autorités nationales.
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Le futur programme dont le dossier sera soumis au conseil d’administration du FMI autour du 21 juin 2021 devrait s’étaler sur 36 mois et pourrait être soutenu par la Facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (Medc). “Le programme visera également à faire face aux risques financiers et fiscaux associés aux entreprises publiques. Compte tenu du risque élevé de surendettement du Cameroun, le programme limitera les emprunts non concessionnels aux projets qui sont essentiels pour le développement national et qui font partie intégrante de la SND-30 et pour lesquels un financement concessionnel n’est pas disponible”, apprend-on du FMI.
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Après avoir un programme de trois ans soutenu par la FEC, sorte de guichet du fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance, le Cameroun devrait probablement solliciter les ressources du mécanisme élargi de crédit (Medc). Selon la documentation du FMI, le Medc a été créé pour apporter un concours à des pays qui sont aux prises avec de graves déséquilibres de balance des paiements à cause d’obstacles structurels ou qui affichent une croissance lente et une position de balance des paiements intrinsèquement fragile. Il offre une aide à l’appui de vastes programmes qui prévoient des mesures de portée et de nature nécessaires pour corriger les déséquilibres structurels sur une période prolongée.
Réformes structurelles
Comme les réformes structurelles destinées à corriger des faiblesses profondes mettent souvent un certain temps à s’exécuter et à porter leurs fruits, l’accompagnement et le délai de remboursement sont plus longs que pour la plupart des autres accords. Les accords élargis sont généralement approuvés pour une durée maximale de trois ans, et peuvent être renouvelés, le cas échéant, jusqu’à un an de plus. Cependant, une durée maximale de quatre ans au moment de l’approbation peut également être envisagée, en cas, entre autres, d’un besoin de balance des paiements dépassant une période de trois ans, d’un ajustement prolongé pour rétablir la stabilité macroéconomique, et de la présence de garanties suffisantes sur la capacité et la volonté du pays membre de mettre en œuvre des réformes structurelles profondes et soutenues. La période de remboursement est elle aussi plus longue, se situant entre 54 et 120 mois, les remboursements s’effectuant en douze versements semestriels égaux. À titre de comparaison, les accords de confirmation s’étalent sur une période plus courte et leur période de remboursement se situe entre 39 mois et 60 mois.
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Les emprunts au titre du Medc sont assujettis à la limite normale, soit un plafond annuel de 200 % de la quote-part du pays, et à un plafond cumulé sur la durée de vie du programme de 600 % de la quote-part, déduction faite des remboursements programmés. Ce qui signifie que la Cameroun pourrait prétendre à des ressources d’environ 552 millions de DTS soit près de 429 milliards de FCFA, le cours du 26 mai dernier.