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Business et Entreprises

Régulation des marchés : pourquoi il faut accentuer le contrôle des prix

Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a ordonné en fin de semaine dernière la mise sous scellés de deux boutiques installées au marché central de Yaoundé et spécialisées dans la distribution du riz. Des enquêtes menées par la Brigade des contrôles de répression des fraudes de ce département ministériel ont confirmé que le premier opérateur, Socokem Sarl, vendait à 18 500 Fcfa le sac de 45,6 kilogrammes de riz d’origine thaïlandaise de 5% de brisures au lieu de 17 767 Fcfa, prix affiché sur le sac. La deuxième société, Amatur, pour sa part, vendait sans facture aux consommateurs le riz Paddy à 11 000 Fcfa le sac de 25 kilogrammes au lieu de 9750 Fcfa. Ces deux cas de fraude ne sont en réalité que l’arbre qui cache la forêt des pratiques commerciales trompeuses et illicites qui se généralisent du fait, disons-le, d’une faiblesse structurelle au niveau du contrôle des prix sur le marché. La spéculation est désormais la chose la mieux partagée chez les commerçants, au détriment des bourses faibles qui trinquent.

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En mars 2021, l’Institut national de la statistique (INS) notait, par exemple, que l’indice des prix à la consommation finale des ménages avait progressé de 0,2% à Douala. Au vu des tendances actuelles du marché, des experts soupçonnent même que ces estimations soient minimisées. Car, pour qu’elles soient exactes, les paramètres suivants devraient avoir été pris en compte : le pouvoir d’achat, le prix à la consommation finale et la périodicité des cultures. « Est-ce que ce taux en glissement, ne fait-il référence qu’au prix sur le marché traditionnel ? Parce que la hausse de la consommation elle-même peut être due à une augmentation de la consommation dans certaines familles aisées. Et vous convenez donc, que les familles qui le sont moins, sinon pas du tout, ne peuvent partager le même avis. En plus, d’un point de vue pragmatique, lorsqu’une denrée est achetée en grande quantité, son prix de revient au détail est presque toujours plus bas que si la même denrée se vend en faible quantité », développe une économiste.

Production locale

En tout état de cause, seule une lutte sans relâche contre ces pratiques qui n’épargnent pas jusqu’aux produits du cru qui, eux-mêmes, connaissent une flambée due aux difficultés – coûts élevés du transport – à écouler la production des zones rurales réputées enclavées vers les villes, permettra de juguler la surchauffe en cours. Sur le cas particulier du riz, le ministre du Commerce a fait part il y a quelques jours, de son intention d’impliquer davantage la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation (Mirap) dans les importations.

Lire aussi : Les résultats de la Mirap en demi-teinte

Pour différents experts et organisations de la société civile, cette option qui pourrait effectivement avoir des résultats sur le court terme s’avérera inopérante sur le moyen et le long terme, car, seule une augmentation de la production nationale est à même de jouer sur les prix sur le long terme. « Tant qu’on ne peut influencer la production, on n’a aucune force de contrôle sur les prix. Malheureusement, c’est au niveau de la production que nous sommes trop faibles. A la place d’une Mirap qui importe les denrées alimentaires, il aurait fallu une qui facilite l’obtention des semences et autres intrants aux producteurs. A défaut de jouer ce rôle, elle devient plutôt fossoyeuse de la production locale en ceci que les produits qu’elle importe concurrencent ladite production », explique l’Association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic). En fait de production locale, le Cameroun accusait en 2020 un déficit de 436 239 tonnes de riz, pour une demande qui touchait les 576 949 tonnes, soit un gap de 436 779 tonnes.

Jean Omer Eyango

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