Région de l’Est: les compagnies minières actives à Kambelé fermées à cause des pertes en vies humaines
Le préfet de la Kadey, Djadaï Yakouba, déplore une recrudescence de morts pour divers facteurs, et a décidé à travers un arrêté préfectoral signé le mercredi 27 juillet 2022, de suspendre l’activité des entreprises.
Les entreprises minières opérant dans l’exploitation semi-industrielle de l’or sur le site minier de Kambelé III, une localité près de l’arrondissement de Batouri dans la région de l’Est, sont suspendues d’activités. Le préfet de la Kadey, Djadaï Yakouba, a en effet signé un arrêté le mercredi 27 juillet 2022, dans lequel il prononce leur fermeture. « Toutes les sociétés minières en activité à Kambelé, banlieue de la ville de Batouri sont pour compter de la date de signature du présent arrêté fermées jusqu’à nouvel ordre », a-t-il indiqué.
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Cette mesure préfectorale découle en effet des décès en cascades enregistrés sur ce site minier. Le patron de ce département déplorent en effet une récurrence de morts enregistrés sur ce chantier par noyade du fait de la non-fermeture des trous miniers ; des morts récurrentes de personnes par éboulement du fait du non-respect des normes d’exploitation minière ; et également une menace de la dégradation de la route nationale N°10, au PK44+820 due à l’obstruction du lit de cours d’eau par les coulées boueuses.
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En effet, le site de Kambelé III est régulièrement le théâtre de décès enregistrés dans le cadre de l’extraction artisanale de l’or. Les sociétés qui opèrent dans cette localité sont accusées de retourner à longueur de journées le sol à l’aide de pelles excavatrices, et de les abandonner. Ce qui entraîne des lacs artificiels préjudiciables pour l’environnement. En septembre 2021, l’Ong Forêts et développement rural (Foder) a recensé un effectif de 703 trous abandonnés, dont 139 lacs artificiels sur une superficie de 93,66ha. En effet, les orpailleurs sont exposés à longueur de journées à de graves risques, et très peu de rapports alertent sur l’ampleur de ces risques auxquels ils sont exposés.
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Il convient de rappeler que depuis 2014 jusqu’en juin 2022, l’Ong Forêts et développement rural (Foder) a recensé un total de 199 décès et plus de 133 accidents graves survenus dans différents sites d’exploitation artisanale de l’or dans les régions de l’Est et dans l’Adamaoua. Il s’agit d’accidents de travail, « pour la plupart dus à des éboulements de terrain suite à l’absence de règles minimales de sécurité individuelle ou collective et la présence de nombreux sites miniers non réhabilités (transformées en lacs artificiels) », révèle l’organisation à EcoMatin.