RCA : les enjeux économiques du référendum constitutionnel
Le pays veut se doter d’une architecture institutionnelle qui le préserve de chocs qui handicapent les opérations de développement et asphyxient les finances publiques par des choix stratégiques inadaptés à la conjoncture.
Sur les 10 points qui fondent le remaniement de la Loi fondamentale de la République centrafricaine le 30 juillet 2023, le chef de l’Etat, Faustin Archange Touadera, met un point d’honneur à l’état de droit, l’émergence, la gouvernance ou encore le développement du pays. Pour le président de la République, le projet de nouvelle constitution «apporte des solutions innovantes aux crises interminables qui ont endeuillé nos populations, compromis la chance de développement socio-économique de notre pays, maintenu notre peuple dans la dépendance, la misère et la pauvreté». En clair, son « rêve », c’est de «faire de la RCA, un Etat émergent, c’est-à-dire une République Centrafricaine stable, extirpée des démons des conflits fratricides, jouissant librement de nombreuses richesses de son sol et de son sous-sol ». La nouvelle constitution dont la campagne a commencé depuis quelques jours, entend apporter au pays une gouvernance vertueuse qui intègre les recommandations issues des différents dialogues organisés par le pays par le renforcement des droits humains, des libertés fondamentales, des devoirs des citoyens et de l’Etat, des droits économiques, sociaux et culturels ainsi que des droits collectifs.
Lire aussi : Lutte contre la vie chère en RCA : le président Touadera baisse les prix des carburants et des transports publics
L’institution de la Chambre de la chefferie traditionnelle, composée des Sultans et des chefs traditionnels de RCA permettra, outre la valorisation de la culture et la préservation des us et coutumes du pays, de procéder au règlement non juridictionnel des différends qui pourraient survenir dans les communautés, ainsi que la promotion des idéaux de paix, de développement et de la cohésion sociale. Les conflits fonciers pourraient ainsi en premier ressort être adressés par ces autorités traditionnelles reconnues par la nouvelle constitution et dont le pouvoir s’en trouve étendu. Une nouvelle fenêtre pour la gestion du sol et du sous-sol.
Lire aussi : Cameroun : le ministre de l’Eau et de l’Energie signale des exportations frauduleuses des carburants vers la RCA
Mais le pays entend réduire la voilure par la suppression d’institutions budgétivores et improductives. C’est pourquoi, il sera inscrit dans la nouvelle Loi fondamentale, le «maintien des seules Institutions dont l’ensemble des budgets ne peut pas engendrer des difficultés financières en tenant compte de l’état de nos finances, de notre économie et des défis majeurs qui se posent à notre pays et au monde entier». Ceci vise à tenir les engagements pris devant les institutions financières multilatérales notamment le FMI avec qui le pays est sous-programme.
Lire aussi : RCA: la Banque mondiale injecte 500 milliards de Fcfa dans 19 projets
Au-delà, il est question de mettre le pays sur la trajectoire de l’émergence à travers la mise en valeur de gisements miniers dont regorge le pays et d’optimiser le potentiel économique et financier de la RCA. Ce qui passe par une architecture institutionnelle adaptée aux évolutions du monde et aux aspirations de la société.
A LIRE AUSSI