Référendum constitutionnel : à 86%, les Tchadiens disent « OUI » à la nouvelle constitution devant mettre fin à plus de 2 ans de transition
Scruté par les partisans du « NON » et du boycott pure et simple, le taux de participation à cette consultation populaire ressort à 63,75% selon la Commission nationale chargée de l'organisation du référendum constitutionnel (Conarec).
La Commission nationale chargée de l’organisation du référendum constitutionnel (Conarec) au Tchad a révélé les résultats du scrutin organisé le 17 décembre 2023 dans le pays. Selon la Conarec, les Tchadiens ont approuvé à 86% la nouvelle constitution proposée par le gouvernement de transition, à l’issue du dialogue national inclusif organisé en 2022. Mieux, le taux de participation à ce référendum constitutionnel, scruté par la coalition pour le « NON » et les partis politiques de l’opposition et associations de la société civile ayant appelé au boycott du scrutin, a atteint 63,75%. La proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême est attendue le 28 décembre 2023, apprend-on de sources officielles tchadiennes.
Au sortir de cette proclamation des résultats, le Tchad aura franchi une étape décisive vers la fin de la transition militaire entamée depuis le décès au front, en avril 2021, du Maréchal Idriss Déby Itno. Selon le calendrier des autorités tchadiennes, cette transition est prévue pour s’achever à la fin de l’année 2024, avec l’organisation d’une élection présidentielle devant consacrer le retour à l’ordre constitutionnel et la remise du pouvoir aux civils. Mais, pour une partie de l’opposition tchadienne, le référendum organisé le 17 décembre 2023 n’était qu’une formalité pour préparer le maintien au pouvoir du chef actuel de la transition, le général Mahamat Idriss Déby. Fils du défunt Maréchal Idriss Deby Itno, ce dernier est autorisé à se présenter à la prochaine présidentielle, selon la nouvelle constitution.
A côté de l’opportunité offerte au chef de la transition tchadienne de briguer un premier mandat constitutionnel, la loi fondamentale que viennent de plébisciter les Tchadiens consacre également le maintien de l’Etat unitaire, où d’autres forces vives souhaitaient voir le pays basculer dans le fédéralisme. « Nous optons pour la forme fédérale de l’État parce que nous trouvons que c’est la forme la mieux adaptée au Tchad, vu l’immensité du territoire et ses diversités culturelles, sociales, économiques, sociologiques, etc. Nous pensons que c’est la forme de l’État qui va favoriser une bonne administration, qui va favoriser l’essor économique de notre pays », martelait tout au long de la campagne Brice Mbaïmong, le coordonnateur du front pour le « NON » au référendum.
« Les Tchadiens ont voté pour l’État unitaire fortement décentralisé à 86%. Cependant, il faudrait aussi écouter les 14% des Tchadiens qui ont voté non à travers le message qu’ils veulent porter », fait observer le porte-parole de la coalition pour le ‘’OUI’’».
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