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Recrutement : Y a-t-il trop d’enseignants dans la fonction publique ?

Pendant que le personnel enseignant croit sans cesse dans l'effectif des agents de l’Etat, le personnel soignant, les ingénieurs et d’autres corps de métiers voient leur nombre baisser au fil des ans. Les profils et les plans de recrutement ne sont pas toujours en relation avec les secteurs prioritaires.

L’Etat a-t-il recruté trop d’enseignants dans la fonction publique? La question est volontiers provocatrice. Mais elle restitue assez bien le dilemme que vit le gouvernement ces dernières années en matière de gestion du personnel et ses corollaires: la maîtrise des effectifs et de la masse salariale. Au vu de la persistance des contraintes socio-économiques actuelles et compte tenu du poids des salaires dans le budget de l’Etat qui s’élève à 21,6% dans la Loi de finances 2021, la soutenabilité de la masse salariale demeure l’un des enjeux prioritaires de l’objectif de rationalisation des dépenses publiques. Elle permet d’adresser à la fois la question de la qualité des ressources humaines et des dépenses salariales sous-jacentes, nécessaires pour accompagner la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement 2020-2030 (SND30).

Une étude menée par le ministère des Finances en 2017 sur la soutenabilité de la masse salariale au Cameroun, a permis d’établir que le volume des salaires payés entre 2006 et 2017 a connu une progression annuelle de 7,8%, supérieure à la croissance moyenne des recettes fiscales (7,5%) au cours de la période. Cette évolution montre que l’indicateur de soutenabilité mesuré par le rapport entre les dépenses salariales et les recettes fiscales mobilisées se dégrade progressivement sur cette période. Le niveau de ratio de soutenabilité évalué au 31 décembre 2020 est de 41% contre 38% en 2017 et 34,7% en 2006 alors que le seuil fixé par la norme Cemac dans le cadre de la surveillance multilatérale est de de 35%.

L’apurement de la dette des enseignants en 2020, les prises en charge exceptionnelles des chefs traditionnels, des enseignants d’université, l’harmonisation de l’âge de départ à la retraite des agents publics, ainsi que les temporaires contractualisés expliquent, en partie la dégradation du ratio de soutenabilité de la masse salariale. Toutefois, certains responsables n’hésitent pas à pointer du doigt le problème de la répartition globale des effectifs en fonction des besoins réels avec le recours systématique aux recrutements. En effet, les déficits de personnels observés dans certaines structures ne sont pas toujours mis en relation avec les surplus observés dans d’autres. Autant que les secteurs prioritaires ne semblent pas jusque-là en lien avec les profils des plans de recrutement.

Secteurs prioritaires

Depuis cette année et en lien avec la SND30, le priorité dans les recrutements des personnels de l’Etat concerne les domaines comme la Santé, l’agriculture, la production animale, la recherche et la production minière, les télécommunications, la météorologie, le cadastre, l’urbanisme, les affaires sociales, etc.

L’étude sus citée révèle, à titre d’exemple, alors que les effectifs des enseignants du secondaire sont passés du simple au triple, ceux de l’éducation de base ont doublé (tendance globale) tandis que les effectifs de la santé comme ceux des secteurs productifs (production rurale, minière, télécom, etc.) ont baissé. Dans l’enseignement secondaire, les besoins d’enseignants semblent dériver plutôt d’un problème de gestion de l’existant couplé à la faible maîtrise de la carte scolaire tandis que dans l’éducation de base, le déficit des enseignants est plus manifeste et réel. Pourtant les recrutements des enseignants du secondaire continuent de dominer l’ensemble des recrutements de la fonction publique.

A fin mai 2021, le secteur de l’Education comptait 157 961 agents soit 45,8% de l’effectif de la fonction publique. Loin devant l’Administration générale et financière (9,5%), la Santé (5,1%), le Secteur rural (3,1%) et la Gouvernance (3,1%). Le déséquilibre est encore plus criard quand on fait le rapport entre le poids des effectifs et le poids de la masse salariale puisque l’Education absorbe 51,6% de la masse salariale de l’Etat.

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