Reconstruction de l’Extrême-Nord : 2,8 milliards investis par le PNUD et la CBLT
L’enveloppe globale destinée à la réhabilitation des zones détruites par Boko haram s’élève à 12 milliards de FCFA.
Le 17 août dernier, le projet baptisé « Facilité régionale destabilisation du bassin du Lac-Tchad-fenêtre du Cameroun» initié par la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT) et mis sur pied par le Programme des Nations pour le développement (PNUD), a tenu les travaux de sa deuxième session régionale. C’était à Maroua, dans la région de l’Extrême-Nord, sous la houlette de son président par ailleurs gouverneur de la région, Midjiyawa Bakari. Le but de cette rencontre était d’évaluer le plan d’action en cours d’exécution depuis la mise sur pied dudit programme, le 3 janvier 2020.
Il ressort de cette rencontre qu’à ce jour 5 millions de dollars, soit 2,8 milliards de FCFA ont déjà été utilisés sur les 12 milliards (21,5 millions de dollars), du budget prévu pour reconstruire les zones détruites par Boko Haram à l’Extrême-Nord. Les concernés par ce projet sont les départements du Mayo Tsanaga, Mayo Sava et Logone et Chari qui ont payé le plus lourd tribut des exactions de cette secte depuis 2013. Le programme s’articule donc sur trois piliers que sont la construction des infrastructures, la sécurité et la relance économique. S’agissant de la relance économique, plus de 100 millions de FCFA ont déjà été injectés dans l’économie locale via le «cash for work », 500 jeunes bénéficiaires sont déjà insérés dans des activités génératrices de revenus ; côté infrastructures les bâtiments administratifs, les centres de santé, les écoles entre autres sont en pleine construction dans les localités de Limani, Kolofata, Mora, à Amchidé. Enfin sur le volet sécuritaire des ateliers de renforcement de capacités sur les procédures pénales en période de crise ont été organisé à l’attention des personnels des douanes, de la police, notamment.
Lire aussi : 372 millions de FCFA pour aider les réfugiés dans l’Extrême-Nord
Rappelons que le projet « Facilité régionale destabilisation du bassin du Lac-Tchad-fenêtre du Cameroun », concerne quatre pays que sont le Tchad, le Nigeria, le Niger et le Cameroun. Il a pour missions côté camerounais de soutenir le gouvernement camerounais dans les projets de reconstruction des zones détruites suites aux affrontements avec la secte terroriste et de stabiliser les zones libérées. Il est financé ici par l’Allemagne, la Suède, la Grande-Bretagne et l’Union européenne.
Au niveau de toute la CBLT, son objectif principal est d’élaborer des politiques et des programmes applicables axés sur la stabilisation et le développement à court, moyen et long terme de la région du Lac Tchad. Cette stratégie est ancrée sur des points communs tout en tenant compte des particularités de chacun des Etats concernés dans la région et s’attaquera aux causes profondes de la crise afin d’améliorer la résilience dans cette région.
Les organismes onusiens auprès du Cameroun
Depuis plusieurs décennies déjà, les organismes du système des Nations Unies au Cameroun n’ont pas cessé de manifester leur soutien au gouvernement camerounais. Ceci est perceptible notamment dans les secteurs de l’humanitaire, de l’éducation, de la santé entre autres. Dans la région de l’Extrême-Nord, touchée depuis 2014 par les affres de la secte islamique Boko Haram, plusieurs programmes ont été mis en place par les différents démembrements de l’ONU, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Un exemple concret et en cours de réalisation par ce dernier est le projet de « Facilité régionale destabilisation du bassin du Lac-Tchad fenêtre du Cameroun» initié par la Commission du bassin du Lac Tchad. Le projet d’une enveloppe globale de 12 milliards de FCFA, s’articule sur trois axes que sont la relance économique, la construction des infrastructures et le volet sécuritaire.
Lire aussi : 150 millions de FCFA pour assister 40 000 victimes des inondations dans l’Extrême-Nord
Apports au plan national
L’on se souvient que le 5 mai dernier, le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire Alamine Ousmane Mey et Jean Luc Stalon, le représentant résident du PNUD au Cameroun, avaient procédé à la signature du document du Programme présidentiel pour la reconstruction et le développement (PPRD) des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et l’accord de financement du gouvernement destiné au démarrage dudit programme. L’expertise du PNUD apportée dans la mise en œuvre de ce programme se fera en tant que partenaire d’implémentation.
A côté du PNUD se trouve le Plan-cadre des Nations Unies pour l’Aide au Développement (PNUAD). Il s’agit d’un plan stratégique entre le gouvernement du Cameroun et les Nations Unies, qui présente les actions collectives des Nations Unies en faveur du développement national. Ce dernier s’appuie sur quatre axes que sont le développement des opportunités d’emploi et de l’inclusion sociale, de la santé et nutrition, de l’éducation et la formation professionnelle et la résilience, relèvement précoce et sécurité alimentaire.Pour son programme actuellement en cours qui va de 2018 à 2020, le PNUAD a pour ambition d’appuyer les efforts nationaux dans la promotion de l’emploi en faveur des deux principaux groupes les plus marginalisés : les jeunes et les femmes, dans quatre zones d’intervention ciblées que sont Mokolo et Mora dans l’Extrême-Nord, Garoua dans le Nord, Meiganga dans l’Adamaoua et Bertoua à l’Est. Le principal résultat attendu à la fin de celui-ci est l’accroissement des opportunités d’emplois décents en leur faveur et l’amélioration des conditions de travail pour ceux déjà présents sur le marché. De façon concrète, il est envisagé une réduction du taux de sous-emploi global des jeunes et des femmes, à ce jour respectivement de 71,4 % et 78 %, à 50 %.
Lire aussi : PNUD et le ministère du Commerce lancent une étude pour mieux approvisionner les marchés de l’extrême-nord
Le coût total du programme du PNUAD pour la période 2018-2020 est estimé à près de 630 millions US soit 349,7 milliards de FCFA. Repartis entre les actions liées aux opportunités d’emplois et à l’inclusion sociale (9,9 %), dans une perspective de développement inclusif ; aux initiatives de renforcement de l’offre et de la demande en santé et en nutrition (38,3%) ; au rattrapage des gaps en éducation et formation professionnelle (6,3 %) et au renforcement de la résilience et de la sécurité alimentaire (45,5 %).
Un autre bras des Nations Unies impliqué dans l’humanitaire au Cameroun est le programme des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). Ce dernier a mis sur pied pour 2017 à 2020 un plan de réponse humanitaire, visant à mobiliser 305 millions de dollars. L’équivalent de 169,4 milliards de FCFA pour fournir une protection et une assistance à 1,3 million de personnes affectées par la crise.
Lire aussi : Tony Elumelu s’allie au PNUD pour soutenire 100 000 entrepreneurs africains