RCA : les exportations de diamant ont généré 325 millions FCFA à l’Etat en 2023 contre 30 milliards FCFA 12 ans en arrière
Le président Faustin Archange Touadera qui appelle depuis plusieurs années à la levée totale des restrictions sur le commerce des pierres précieuses de son pays, en vain, fustige des mesures de rétorsion politique, économique et commerciale, prises par certains partenaires, occidentaux notamment.
Le président de la République centrafricaine (RCA), Faustin Archange Touadera, qui a tant besoin de ressources pour financer ses projets de développement, profite pratiquement de chacune de ses sorties pour taper sur l’Occident, qui, par des manœuvres impérialistes et néocoloniales, impose à son pays un régime de sanctions économiquement préjudiciables après l’avoir, lui-même, longtemps considéré « comme une réserve de matières premières stratégiques » et soumis depuis l’indépendance « à un pillage systématique, facilité par l’instabilité politique entretenue par ces puissances ou leurs sociétés, avec la complicité de certains fils égarés ». Dans son discours à la nation à l’occasion du nouvel an 2024, le chef de l’Etat a déclaré que malgré les efforts de redressement entrepris par lui-même et son gouvernement, la Centrafrique fait « toujours face aux conséquences du maintien de l’embargo sur les armes, le diamant et la suspension de l’aide budgétaire, mesures de rétorsion politique, économique et commerciale, prises par certains partenaires avec la complicité des nôtres, contre l’affirmation de notre souveraineté et notre droit à l’auto-détermination ».
Sans se prononcer sur les quantités extraites et commercialisées, il explique que les revenus tirés au titre de taxes perçues à l’exportation de diamants se sont établis à 324,3 millions Fcfa seulement en 2023. Une goutte d’eau au regard de l’immense potentiel diamantifère. En 2011, soit deux ans avant le coup d’Etat militaire qui a plongé le pays dans une interminable guerre civile, la RCA a exporté officiellement 323 575,30 carats de diamants et engrangé des revenus de l’ordre de 29,7 milliards Fcfa. L’exploitation de ces pierres précieuse est depuis réduite à la portion congrue, le processus de Kimberley et l’Union européenne ayant imposé un embargo sur le commerce de celles-ci dans le but, officiellement, d’éviter la présence sur le marché mondial de diamants issus de zones de conflit et dont la vente financerait des combats. Depuis l’an dernier, ces sanctions ont partiellement été levées et les pierres provenant de 8 zones diamantifères sur 24 sont autorisées à être exportées. « La situation dans ce secteur ne pourra connaître une amélioration qu’en cas de levée totale de l’embargo sur le diamant, d’intensification de la lutte contre la fraude et la contrebande et l’exploitation industrielle de la petite mine dont les permis ont été accordés à deux sociétés », espère Faustin Archange Touadera.
Autre ressource stratégique essentielle pour le pays, le chef de l’Etat souligne que la production de l’or a progressé en 2023 pour atteindre 1 664 kilogrammes, permettant ainsi à l’Etat de prélever un peu plus de 940 millions Fcfa de taxes à l’exportation. Le président centrafricain soutient du reste que, « outre ces sanctions illégitimes », son pays « demeure victime des crimes organisés, dont l’objectif recherché par les auteurs et commanditaires serait de nous amener à composer, à rompre la coopération bilatérale avec la Fédération de Russie, dans le but inavoué de replonger le pays dans le chaos et d’empêcher l’exploitation de nos ressources naturelles ».