Ramassage des ordures ménagères : HYSACAM reste en pole position dans ce marché juteux
Malgré l’ouverture de la concurrence, cette société estime qu’elle est à même de remplir son contrat si l’Etat s’acquittait de sa dette.
C’est un marché qui attise de la convoitise, celui du ramassage des ordures ménagères au Cameroun. On l’estime à des milliers de FCFA. Et, la concurrence y est désormais possible avec l’ouverture de ce marché par les pouvoirs publics. Mais, la société Hygiène et Salubrité du Cameroun (HYSACAM) demeure en pole position car, elle reste la seule présente dans ce secteur dans plusieurs villes du Cameroun.
En fait, la législation camerounaise attribue la responsabilité du ramassage des ordures aux municipalités. Certaines ont choisi de concéder ce service à HYSACAM directement. Elle est donc soit payée par les communes des villes où elle enlève les ordures, soit à travers des subventions que l’Etat accorde à ces villes. A Yaoundé par exemple où un appel d’offres international sans limitation du nombre de prestataires pour un montant de 40 milliards de FCFA sur cinq ans a été lancé par la communauté urbaine de Yaoundé en vue du recrutement d’autres prestataires, l’on estime à plusieurs milliers de tonnes d’ordures ménagères par an produites.
Mais, seules 60% sont ramassées, alors que les autres 40% se retrouvent la plupart du temps dans les cours d’eau et proviennent généralement des zones enclavées qui ne sont pas accessibles aux camions d’HYSACAM», indique Philippe Ndzana, conseiller technique à la Communauté Urbaine de Yaoundé. Pour HYSACAM, ce n’est pas tant la concurrence qui fait peur, mais c’est surtout le non-paiement par l’Etat de ses créances. Après avoir reçu une partie de ses créances débloquées en décembre dernier par l’Etat, HYSACAM réclamait encore l’épuration totale de son ardoise qui était de 14 milliards FCFA. Soit 46% de son chiffre d’affaires, faisait-on savoir. Elle avait en effet reçu 6 milliards FCFA le 22 décembre dernier. Cette bouffée d’oxygène qui avait permis à cette entreprise de désintéresser ses fournisseurs, notamment ceux de carburants, de réviser sa flotte et d’acquérir un important stock de pièces détachées qui étaient en souffrance au port de Douala. Mais surtout de remobiliser le personnel qui avait retrouvé de l’entrain.
A Douala par exemple, les montagnes d’immondices avaient quelque peu diminué, si non disparu dans certains carrefours de la ville. Le balayage et la collecte des ordures étaient redevenus réguliers. Mais cette reprise des activités pourrait être à nouveau interrompue si le reste de la dette ne suit pas, prévenait Michel Ngapanoun, président directeur général d’Hysacam. Lequel n’a jamais fait la fine bouche pour inviter l’Etat à s’acquitter de sa dette afin que les perturbations qui ont transformé nos métropoles en immenses poubelles ne soient plus enregistrées. « Si sur 14 milliards, vous donnez 6 milliards, cela ne représente même pas la moitié, donc il faut continuer à payer», insistait-il.
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