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Business et Entreprises

Rachat de guinness Cameroon: UCB annonce officiellement sa contre-attaque judiciaire

Dans un communiqué parvenu à la redaction de EcoMatin,l’entreprise du Groupe Kadji, qui affirme avoir manifesté son intérêt pour cette acquisition, surfe sur la vague nationaliste et dénonce un manque de transparence dans le processus ayant abouti à la cession par l’anglais DIAGEAO de sa filiale au Groupe Castel. Par ailleurs, elle accuse les autorités communautaires de favoriser la suprématie de la SABC dans le secteur des boissons au Cameroun.

Moins d’un mois après la validation par le Conseil communautaire de la concurrence (CCC) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le 28 mars dernier, du rachat de Guinness Cameroon S.A par le Groupe Castel, l’Union camerounaise des brasseries (UCB) annonce qu’elle va attaquer cette opération devant la Cour de justice communautaire, à N’Djamena (Tchad). A travers un communiqué daté du 14 avril, les avocats de cette entreprise justifient cette décision parce qui apparaît à leurs yeux comme un manque de transparence dans le processus ayant conduit à ce deal. Ils indiquent, dans le détail, avoir formellement saisi, le 14 décembre 2022, au nom et pour le compte de UCB, les instances communautaires, pour « (1) obtenir des informations sur la transaction afin de permettre à notre cliente de faire valoir ses droits et (2) requérir du CCC que les détails de l’opération soient publiés au bulletin officiel de la Cemac, tel que requis par les textes, de façon à permettre aux opérateurs brassicoles, aux associations de consommateurs et au public en général, de présenter leurs observations éventuelles sur les conséquences de cette opération sur le marché commun ».

Lire aussi : Rachat de Guinness Cameroun: les dessous de l’approbation du deal entre Castel et Diageo

Moins d’un mois après la validation par le Conseil communautaire de la concurrence (CCC) de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), le 28 mars dernier, du rachat de Guinness Cameroon S.A par le Groupe Castel, l’Union camerounaise des brasseries (UCB) annonce qu’elle va attaquer cette opération devant la Cour de justice communautaire, à N’Djamena (Tchad). A travers un communiqué daté du 14 avril, les avocats de cette entreprise justifient cette décision parce qui apparaît à leurs yeux comme un manque de transparence dans le processus ayant conduit à ce deal. Ils indiquent, dans le détail, avoir formellement saisi, le 14 décembre 2022, au nom et pour le compte de UCB, les instances communautaires, pour « (1) obtenir des informations sur la transaction afin de permettre à notre cliente de faire valoir ses droits et (2) requérir du CCC que les détails de l’opération soient publiés au bulletin officiel de la Cemac, tel que requis par les textes, de façon à permettre aux opérateurs brassicoles, aux associations de consommateurs et au public en général, de présenter leurs observations éventuelles sur les conséquences de cette opération sur le marché commun ».

Lire aussi : Industrie brassicole : les autorités de la concurrence de la Cemac officialisent le rachat de Guinness Cameroun par Castel

UCB révèle que lorsqu’elle a eu vent de l’intention de Diageo de céder sa filiale camerounaise, elle avait manifesté son intérêt pour cette acquisition auprès du groupe, mais n›a jamais eu aucun retour. « Voir les règles de concurrence ainsi piétinées par l›institution même qui est Censée veiller à leur parfaite application surprend et interroge à la fois ; la principale question étant celle de savoir pour quelle raison les autorités de la concurrence ont-elles choisi de contourner leur obligation de publicité et d’approuver une opération d’une telle envergure en catimini », dénoncent les avocats.

Vague nationaliste

Sur le coup, UCB qui appartient aux Groupe Kadji tente de surfer sur la vague nationaliste, et juge l’attitude des autorités de la Cemac d’autant plus surprenante que, « nous vivons une période où, malgré un contexte particulièrement difficile, les entreprises et entrepreneurs locaux multiplient les efforts pour être plus audacieux et accroître leur compétitivité, en droite ligne avec les objectifs de promotion de l’industrialisation de nos économies et de réduction de la sortie des capitaux que la Cemac brandit d’une main, pour ensuite les étouffer de l’autre, en ne respectant pas ses propres règles ». Ses avocats signalent que dans une correspondance qui leur a été transmise début mars 2023, « soit près de deux mois après notre saisine et au moins 8 mois après que l’opération a été notifiée au CCC, en l›absence de toute publication officielle », le président de la Commission de la CEMAC les invitait à présenter les préoccupations de UCB au sujet de ce deal dans un délai de 14 jours. « En retour, poursuivent-ils, nous avons rappelé au président de la Commission que notre cliente ne cherchait pas à bénéficier d’un traitement de faveur qui lui vaudrait qu’elle soit la seule à pouvoir réagir et que compte tenu de l’impact majeur de cette opération sur le marché commun, il était primordial que l’ensemble des consommateurs, des opérateurs économiques et des citoyens de la zone CEMAC puissent être mis en mesure de s’exprimer et que la légalité soit scrupuleusement observée avant que la Commission ne se prononce ».

Suprématie

Au lieu de quoi, « alors que nous attendions encore la publication des détails de l’opération au bulletin officiel, c’est plutôt par un autre communiqué de Sabc que nous avons appris que l’opération avait été approuvée le 28 mars 2023, en totale violation des règles de procédure que la CEMAC s›est elle-même fixée ». UCB accuse sans fioriture les autorités communautaires non seulement de cristalliser « la suprématie d’un seul opérateur qui a déjà la mainmise sur plusieurs des circuits locaux d’approvisionnement en intrants tels que le sucre et le maïs, mais également sur l’embouteillage est une chose », mais aussi de violer désormais le droit. « En tant qu’entreprise citoyenne, UCB est favorable au jeu de la concurrence à la condition qu’il soit organisé de façon saine, dans le strict respect des acteurs du marché et surtout de la légalité. Face à ces agissements des institutions de la concurrence de la CEMAC qui rament manifestement à contre-courant des fondements et des objectifs mêmes du marché commun, les espoirs se tournent désormais vers le juge de la CEMAC qui saura, sans aucun doute, jouer pleinement son rôle de garant de la légalité et des institutions communautaires », écrivent ses avocats.

Lire aussi : Les inquiétudes du personnel Guinness Cameroun après le rachat de l’entreprise par le groupe Castel

Pour mémoire, l’opération de rachat de Guinness Cameroon S.A a été conclue en juillet 2022 entre la maison-mère de ce brasseur et le groupe Castel, pour un montant de 300 milliards Fcfa annoncé. Ce deal s’accompagne d’un programme d’investissement de 200 milliards Fcfa étalé sur 5 ans, à partir de 2023. Il portera, notamment, sur le renforcement des capacités de production de Sabc, l’accompagnement du développement du marché des boissons, l’élargissement de la gamme de produits Sabc avec l’intégration des marques Guinness, le développement et l’amélioration de la disponibilité des produits en général et de Guinness en particulier.

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