Puissance économique en Afrique : l’Afrique centrale absente du classement du FMI
D’après le FMI, l’Égypte arrive en tête des économies africaines les plus fortes, avec un PIB de 398,4 milliards de dollars ; le Nigeria (390 milliards de dollars) et l’Afrique du Sud (380,91 milliards de dollars), constituent le trio continental des économies les plus puissantes. En revanche, aucun pays d’Afrique centrale dans ce classement.
À la lecture du classement des économies africaines les plus puissantes en 2023 repris en chœur par la majorité des grands groupes médiatiques du continent, il apparaît une constante : les pays aux énormes ressources énergétiques fossiles et minérales, sont les plus forts économiquement. L’Égypte, avec un PIB impressionnant de 398,4 milliards de dollars, devance le Nigeria (390 milliards de dollars) et l’Afrique du Sud (380,91 milliards de dollars) dans le podium de tête, suivant une étude du Fonds monétaire international(FMI).
L’Algérie complète le tableau des pays producteurs d’hydrocarbures en 4ème position. Mais en milieu de classement, bien que l’on retrouve l’Angola (8ème), des pays tels le Kenya (6è), l’Ethiopie (7è), le Maroc (5è) ne sont pas réputés grands producteurs de pétrole ou de gaz. Mais, réalisent des investissements dans des secteurs à forte valeur ajoutée comme l’agriculture, l’industrie manufacturière, les infrastructures, et disposent d’un secteur des services très compétitif.
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Toute chose qui peut expliquer et justifier l’absence des pays de la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et République Centrafricaine). Ainsi par exemple, alors que le PIB cumulé de ces six Etats affiche environ 70 mille milliards de Fcfa, celui de l’Egypte à lui tout seul dépasse les 240 000 milliards de Fcfa. Le Cameroun, première économie communautaire, pointe, selon les estimations de la banque centrale commune à ces six pays, à plus de 27 000 milliards de Fcfa.
Le trio de tête tire, ainsi selon l’institution de Bretton Woods, sa puissance dans ses gisements d’hydrocarbures (gaz et pétrole), les investissements colossaux dans les énergies renouvelables, l’industrie chimique, les infrastructures avec la construction de villes nouvelles (Egypte, Nigeria), les télécoms, l’agriculture, le tourisme, la construction de centrales d’énergies renouvelables, etc.
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Des secteurs encore peu explorés ou dont l’activité dans l’apport de la construction de la richesse nationale reste marginale dans les pays de l’Afrique centrale. S’agissant du secteur agricole par exemple, de l’énergie et des biens manufacturés, les pays d’Afrique centrale restent dépendants des importations d’Occident, d’Asie ou d’Amérique, qui peinent à être maîtrisées.
Alors que tous les pays de cet espace disposent d’une boussole de développement avec un horizon bien défini (SND30 au Cameroun après l’émergence en 2035 ; Gabon Emergent à l’horizon 2025…), la transformation physique de ces pays reste mitigée. La construction des routes et autoroutes annoncée au Cameroun connaît diverses fortunes ; idem pour les centrales hydroélectriques dont certaines sont des éléphants blancs après leur construction ; usines de transformation de produits agricoles et bien d’autres, n’ont pas encore réussi à donner chair aux politiques publiques mises en place par les autorités.
Ce constat peut être étendu à tous ces pays qui, bien que certains essaient de faire des pas dans certains secteurs, restent en marge des classements qui donnent de manière objective à voir sur les performances économiques des Etats du continent.
Mais, dans une étude du FMI illustrant l’évolution des PIB (en milliards de dollars) des 15 pays africains les plus riches durant la période 2022-2025, l’on retrouve cependant le Cameroun à la 15ème position derrière l’Ouganda, la Tunisie, la République démocratique du Congo et la Côte d’ivoire. Avec un PIB projeté à plus de 46,02 milliards de dollars en 2023 (27 658,02 milliards de Fcfa) ; 49,69 milliards de dollars en 2024 (29 863,69 milliards de Fcfa) ; et à 62,16 milliards de dollars en 2027 (37 358,16 milliards de Fcfa). Des projections qui semblent réalistes et en phase avec celles de la Beac.
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