Grand dialogue national : les désidératas des médias présentés au Premier ministre
Leurs propositions portent sur l’assainissement du secteur et l’accompagnement des pouvoirs publics, seuls gages d’une presse forte capable d’appuyer le développement ainsi qu’un processus fiable de paix et de démocratie au Cameroun.
Au cours de la journée du mercredi 25 septembre, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute a échangé avec les patrons des médias, que ce soit la presse écrite, audiovisuelle ou cybernétique, dans le sillage des concertations en vue d’un bon déroulement du Grand Dialogue National. A la tête de la forte délégation de ces hommes et femmes des médias, indifféremment à capitaux publics et privés, Jean Pierre Amougou Belinga, président directeur général du groupe L’Anecdote. De manière globale, les échanges avec le PM ont porté sur la crise dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, la contribution de la presse camerounaise au déroulement des assises du Grand Dialogue National, mais aussi du quotidien de leurs organes d’information.
Relevant le caractère exceptionnel de cette rencontre – les médias sont généralement tenus à l’écart des affaires de la Nation – le magnat de la presse au Cameroun a rappelé le contexte difficile dans lequel évolue les professionnels de ce secteur d’activités. La question de la régulation a également été abordée, sous le prisme d’une réforme afin qu’elle ne soit plus une affaire du Conseil national de la Communication (Cnc), mais plutôt des professionnels du métier.
Georges Alain Boyomo, directeur de la publication Mutations et porte-parole de la délégation, a par la suite plaidé pour une réduction considérable des délais de paiement des factures des organes de presse, notamment privés, qui contribuerait à une nette amélioration de leur santé financière. Ainsi, ce secteur pourra mieux jouer son rôle de baromètre de la démocratie au Cameroun. La presse locale pourra ainsi jouer amplement son rôle dans la préservation de la paix, les crises naissant et prospérant facilement dans un environnement où la liberté de parole est réprimée. Un avis partagé par Marie-Claire Nnana, patronne du quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, qui en a profité pour relever que la presse à capitaux publics rencontre elle aussi de nombreuses difficultés, contrairement à des idées reçues.
A l’inverse de ce qui était prévu, le champ des interventions a été élargi. Dieudonné Mveng du groupe de presse La Météo, Jean François Channon et Pauline Biyong respectivement directeurs des publications Le Messager et The Spark, se sont exprimés à leur tour. Les deux premiers ont fait au gouvernement la recommandation d’impliquer davantage la presse camerounaise dans les activités liées à la vie de la Nation, et la dernière s’est épanchée sur le rôle que peut et doit jouer la communication digitale au Cameroun.
Rappelons qu’avant cela, le Premier ministre avait reçu les médias d’expression exclusivement anglaise à travers une association des journalistes anglophones. Plus tôt, il avait échangé avec l’Union des journalistes du Cameroun (Ujc) et le Syndicat national des journalistes du Cameroun.
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