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Produits de grande consommation : le Cameroun s’enfonce dans la vie chère

A Yaoundé, les prix à la consommation finale des ménages sont passés de +2,2% à +3,1% en un an, tandis que les coûts des produits alimentaires importés augmentent de +8,2% en 2021. Cette situation grève sérieusement le budget des ménages moyens et pauvres, qui n’ont ni connu une augmentation de leurs revenus (au contraire !), ni reçu des aides pour le renforcement de leur résilience économique et financière face au Covid-19.

Deux notes succinctes publiées le 24 janvier dernier sur le site de l’Institut national de la statistique (INS) rendent compte de l’évolution des prix à la consommation finale des ménages dans les villes de Yaoundé et Douala, durant le mois de décembre 2021. Dans la première, ils ont augmenté de +1% après en un mois, alors qu’ils connaissaient déjà une hausse de +0,2% en novembre. Par rapport à la même période en 2020, les prix à la consommation ont bondi de +3,1% après +2,2% le mois précédent. A Douala, l’indice des prix à la consommation finale des ménages a progressé de + 1,2%, après +0,2% en novembre 2021. Par rapport à la même période en 2020, le niveau général des prix dans la capitale économique de +2,9% après +1,8% le mois dernier et +1,8% à la période correspondante de 2020. Il apparaît que la situation est moins alarmante à Douala, certainement parce que cette ville est la principale porte d’entrée des marchandises au Cameroun. En effet, dans les autres villes où la hausse des prix est plus prononcée, les surcoûts liés au transport sont répercutés dans le coût final des produits.

Lire aussi : Yaoundé: les prix de certains aliments prennent de l’envol

En attendant les chiffres du mois de janvier 2022 tout au long duquel plusieurs associations de défense des droits des consommateurs ont dénoncé des augmentations scandaleuses sur la plupart des denrées de grande consommation sur fond de spéculation, et même si le gouvernement essaie de dédramatiser, le pays s’enfonce graduellement dans la vie chère. Et cette réalité ne concerne pas que les produits alimentaires importés qui ont bondi de +8,2% en 2021 selon l’Institut national de la statistique, mais également les produits du cru dont la production nationale ne suit pas la demande et même les denrées agroalimentaires produites par l’industrie locale.

Concertations au point mort

S’il est vrai que le pays pâtit de la flambée astronomique des prix sur le marché international et des perturbations causées dans les circuits d’approvisionnement par la pandémie de Covid-19, le gouvernement de son côté n’a pas fait beaucoup d’efforts en termes de mesures d’atténuation de l’explosion des coûts. En novembre 2021, le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) avait agité la menace de ses entreprises membres confrontées à une flambée de 20 à 400% du fret, de mettre fin à leurs activités d’importation et de production à partir de janvier 2022 si des mesures adéquates n’étaient pas prises par les autorités publiques en vue de minimiser leurs pertes. Le plus grand regroupement des patrons a finalement renoncé à cette éventualité, mais la réalité sur le marché est que ces surcoûts ont été répercutés les prix finaux, aussi bien pour ce qui est des produits importés que pour ceux produits localement avec ou sans intrants importés, au nez et à la barbe du gouvernement.

Résilience
Les concertations entamées avant la fin d’année 2021 avec les opérateurs économiques sous la houlette du ministre du Commerce, elles, sont aujourd’hui au point mort, alors que cette situation grève sérieusement le budget des ménages moyens et pauvres, qui n’ont ni connu une augmentation de leurs revenus (au contraire!), ni reçu des aides pour le renforcement de leur résilience économique et financière face au Covid-19 comme cela a été le cas dans d’autres pays, notamment occidentaux. Juguler ses répercussions économiques et sociales était pourtant l’un des objectifs poursuivis par le Fonds spécial de solidarité nationale pour la lutte contre le coronavirus, créé par décret présidentiel en 2020 et doté d’un budget de 180 milliards Fcfa.

Jean Omer Eyango

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