Produits de carrières : Environ 2 milliards à gagner avec la réforme ‘’ lettre de voiture sécurisée’’
Selon la loi de Finances 2023, cette nouvelle réforme désormais exigible aux carrières commerciales du pays pourrait engendrer des recettes au regard du potentiel qui existe.
La ‘’lettre de voiture sécurisée’’ est un document de conformité qui retrace toutes les quantités de sable ou autres agrégats transportés mentionnant ainsi le propriétaire et l’origine de la carrière, la destination et le nom du transporteur et le numéro du camion et bien d’autres informations intéressantes. La loi de Finances 2023 l’a instituée pour faciliter les activités liées à l’exploitation des produits de carrières. Dans une interview accordée par Oumar Ali, secrétaire général au ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique au journal public ‘’Cameroon Tribune’’, cette nouvelle réforme désormais exigible aux 35 carrières à but commercial du pays pourrait engendrer des recettes d’environ 2 milliards de Fcfa dans les caisses de l’Etat.
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Loin d’être une taxe, la ‘’lettre de voiture sécurisée’’ fixée à 5000 F par chargement, devra être payée et éditée en ligne. De manière détaillée, « le transporteur devra avant d’aller faire le chargement éditer cette lettre suscrite, imprimée, payée, et générée en ligne sur la plateforme du Trésor», précise le membre du gouvernement. De leur côté, les transporteurs saluent cette mesure qui vient leur alléger la tâche en réduisant les tracasseries qui pouvaient parfois leur coûter jusqu’à 25 000 F voire 30 000 F.
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Entre autres avantages de cette réforme, la traçabilité et la clarté sur les ressources engrangées par les carrières industrielles commerciales. Pour atteindre ces objectifs, une mission de sensibilisation et d’information des usagers s’est déployée dans toutes les carrières de Yaoundé pour former les agents. Après cette phase de lancement, des équipes se rendront dans la région du Littoral, et à partir du 15 mars, elles se rendront dans les régions de l’Ouest et du Sud-Ouest Cameroun. « Nous continuerons la sensibilisation jusqu’en juin. Nous allons commencer avec l’appui des communes et les autorités locales les premiers contrôles qui vont garantir la fiabilité et l’applicabilité des dispositions prévues par la loi. Nous travaillons avec tous les syndicats des transporteurs, des artisans miniers, … », rassurait-il.
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Toutefois, l’activité extractive sombre au Cameroun. A en croire le rapport Itie (Initiative pour la transparence dans les industries extractives) 2020 de l’État, les recettes budgétaires issues de l’exploitation des mines et carrières industrielles du pays ont connu une chute drastique entre 2019 et 2020. Concrètement, elles sont passées de 12,2 milliards de Fcfa à seulement 630 millions de Fcfa, soit une baisse de 11,57 milliards de Fcfa en valeur absolue et 94,8% en valeur relative. Du coup, la contribution au budget de l’État de ce poste de recettes du secteur extractif est ainsi passée de 1,73% en 2019 à 0,12% en 2020, apprend-on.