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Conjoncture

Produits alimentaires : les prix toujours au-dessus de l’étage, malgré la baisse des cours des matières premières

Au Cameroun, plusieurs produits à l’instar de la farine de blé, des savons de ménage, des huiles végétales raffinées, etc., restent anormalement élevés depuis plusieurs mois, entretenant ainsi la vie chère.

Au mois d’avril 2023, le cours de la tonne d’huile de palme, principale matière qui rentre dans la fabrication des huiles végétales raffinées et des savons sur le marché international est de 932 dollars (environ 567000 Fcfa) contre 1614 dollars, soit un peu plus de 981 000 Fcfa  à la même période un an plus tôt. Une baisse du prix de près de 40% qui perdure depuis novembre 2022, mais qui, au Cameroun, reste sans incidence sur le prix du litre d’huile végétale raffinée qui a flambé de +50%, passant ainsi de 1000 Fcfa avant la survenue du coronavirus à 1500 Fcfa. Cette incidence n’est pas non plus ressentie sur les prix des savons de ménage, qui ont depuis connu des hausses de l’ordre de 20 à 30% en fonction des marques et des volumes. Cette réalité est la même pour les produits alimentaires à base de céréales et particulièrement de blé, à l’instar du pain et des pâtes alimentaires. En effet, malgré la persistance de la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le 3e et le 8e producteur au monde, respectivement, le prix du blé à l’international connaît un décrochage d’environ 25 euros à la tonne depuis le début de l’année 2023. Et pourtant le sac de farine de blé de 50 kilogrammes est maintenu depuis 2022 à 24000 Fcfa à Yaoundé et Douala (il coûte plus cher dans les petites villes et dans l’arrière-pays en général), contre 17000 Fcfa jusqu’en mars 2021.

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Le prix de la baguette de pain de 200 grammes est également maintenu à 150 Fcfa depuis mars 2022, contre 125 Fcfa jusque-là ; même si l’on a pu observer ces derniers jours une baisse en trompe-l’œil dans certaines grandes boulangeries sous la pression du ministre du Commerce. Il faut noter que Luc Magloire Mbarga Atangana mène en ce moment une campagne pour la baisse des prix au niveau des entreprises et du secteur de la grande distribution, mais celle-ci tarde à porter des fruits. Or, d’une manière globale, il y a un retour à la normale en ce qui concerne les cours des matières premières. Le rapport Cyclope 2023, l’ouvrage de référence qui passe en revue les grandes tendances de marché, publié il y a environ 72 heures, conclut même que le marché des matières premières a repris son souffle, même si les perspectives à partir de 2024 sont sombres pour quelques-unes.

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Pouvoir d’achat

Le même document fait état de ce que les tensions sur les marchés agricoles se sont estompées grâce à de bonnes récoltes et des perspectives pour la campagne prochaine plutôt encourageantes. Dans le domaine de l’énergie, le pétrole se maintient autour de 75 dollars le baril. Le gaz, pour sa part, a chuté à 30 euros le MW/h, après avoir atteint 300 euros en septembre 2022. Dans le secteur des métaux, poursuit le rapport, « on assiste globalement à une détente des prix, tout comme dans le secteur du fret maritime où l’on retrouve des coûts quasi identiques à ceux d’avant-crise ». Pour mémoire, les prix du fret maritime et aérien avaient bondi à partir de 2021, jusqu’à atteindre +400% avec la survenue de la guerre en Ukraine dès février 2022.

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Dans le secteur alimentaire en particulier, la vie chère continue donc d’être anormalement entretenue, malgré la détente sur les cours des matières premières. Les entreprises et la grande distribution qui n’ont presque pas fait des concessions au plus fort de la crise, devraient donc continuer à réaliser de supers profits au détriment des ménages dont le pouvoir d’achat est en chute libre depuis 2021. 

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