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Production de riz : les promesses non tenues de l’Etat camerounais

Les projets mis en place dans la filière n’arrivent pas à résorber le déficit criard accusé, alors que des milliards de francs CFA sont censés avoir été investis dans le secteur pour y parvenir. Entre temps, le Cameroun continue de dépenser d’importantes sommes d’argent pour approvisionner les populations.

La filière riz fait de nouveau parler d’elle au Cameroun. Le 26 octobre dernier, l’organisation non gouvernementale Greenpeace a rendu public un communiqué dans lequel elle « appelle le gouvernement camerounais à améliorer son processus de responsabilisation et de transparence dans la gestion des ressources publiques ». Cette sortie fait suite à des révélations scabreuses dans la gestion des fonds du programme riz-maïs-manioc, qui vise la modernisation des techniques d’exploitation de ces cultures par la mécanisation. Cette question vient remettre au goût du jour la situation de la filière riz, qui aurait dû connaitre un réel envol au Cameroun compte tenu de son importance dans l’alimentation de millions de Camerounais.

Selon les statistiques officielles, la production nationale de riz est capable de satisfaire à peine 30% des besoins nationaux. Ce qui, malheureusement, témoigne de l’échec des actions menées pour le développement de ce secteur agricole. Depuis plusieurs années, le gouvernement camerounais a initié des programmes et projets à l’instar du Projet d’appui au développement des filières agricoles (Padfa), qui intervient dans la filière riz et qui a permis d’aménager 800 hectares de terrains destinés à la riziculture au Cameroun. Mais il a fallu pour cela 8 ans. L’on peut également citer le Projet de relance de la riziculture dans la vallée du Logone, financé sur fonds PPTE, et dont les résultats ne sont pas palpables. A côté, la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (SEMRY) peine à produire plus de 70 000 tonnes depuis plusieurs années.

Les échecs des politiques de développement de la filière riz au Cameroun sont nombreux. La conséquence est que d’année en année, la production nationale baisse. Selon certaines données du ministère de l’Agriculture et du développement rural (MINADER), la production annuelle est d’à peine 100 000 tonnes. Or, d’après l’Institut national de la statistique (INS), le Cameroun avait déjà atteint le pic de 174 000 tonnes de riz en 2011 (cultivés sur 155 000 hectares). Ainsi, plus les surfaces cultivées augmentent, moins la production est importante, malgré l’introduction de nouvelles espèces censées être plus rentables.

Des importations exorbitantes  

Ce déficit de production nationale oblige le pays à importer massivement le riz. Parmi les cinq principaux produits d’importation du Cameroun, cette denrée est la plus importante en termes de quantité. Elle représente 36% de ces importations, devant les poissons de mer surgelés (31%), le blé (22%), le lait en poudre (6%) et les sucres raffinés (5%).

Le principal fournisseur du Cameroun est la Thaïlande qui pèse à elle seule 85% de ces importations. Ce pays est suivi par l’Inde qui fournit 7% du riz importé par le Cameroun. La Chine, Myanmar et le Vietnam suivent avec chacun 2% ; tandis que le Pakistan et d’autres pays représentent 1%.

Ces importations nécessaires à la nutrition de la population camerounaise représentent d’importantes dépensent. L’INS indique qu’en 2017, les importations de riz ont atteint 728 443 tonnes, pour une valeur totale de 183,7 milliards FCFA. Rappelons que les importations étaient de 552 472 tonnes en 2000 pour une valeur de 156,6 milliards de FCFA. Elles ont atteint un pic de 212,6 milliards de FCFA en 2013 pour se situer à 819 841 tonnes.

Des données qui démontrent à souhait que les politiques mises en place doivent être davantage efficientes et efficaces pour satisfaire la demande nationale de riz qui, selon diverses sources, se situerait entre 300 000 et 400 000 tonnes de riz par an. L’objectif de production de 1,2 million de tonnes annoncé en début d’année par le gouvernement est vivement attendu…

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