Prix de la bière : le gouvernement enterre les espoirs d’une hausse entretenue par les exploitants
Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana s’est récemment fendu d’un communiqué dans lequel il s’inscrit en faux contre la menace d’une hausse du prix de la bière brandie par Le Syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun (Syndebarcam).
3 ans après l’augmentation de 50F sur chaque bouteille de bière de 65 centilitres concédée aux sociétés brassicoles par le gouvernement, la filière fait de nouveau planer le spectre d’une hausse du prix de cette boisson. Cette fois, ce ne sont plus les sociétés brassicoles qui tiennent le flambeau. Même s’il y a de cela un mois, ces dernières entretenaient la même tendance haussière, en convoquant la forte pression fiscale, la flambée des cours des matières premières et du fret pour justifier leurs prétentions. Pour le coup, ce sont plutôt leurs principaux clients, les tenanciers de bars et de débits de boissons qui sont sortis du bois. Réunis au sein du Syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun (Syndebarcam), ces derniers ont adressé une correspondance au ministre du Commerce, mercredi 11 mai 2022. Ce manifeste contient une annonce. Celle de la hausse dès 1er juin 2022, des prix des bières et autres boissons hygiéniques, dans les bars, les snack-bars et les cabarets. Dans le nouveau barème de prix qu’ils ont proposé à Luc Magloire Mbarga Atangana, le chef de ce département ministériel, ils ont fixé le prix de la bière à 800F (soit une augmentation de 150F) dans les bars, à 1500F dans les Snacks et à 2000 F dans les cabarets.
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A en croire le Syndebarcam, l’augmentation qu’il réclame est vitale. Herve Nana, le président de cette association indique qu’elle pourrait les aider à faire face à une conjoncture particulièrement difficile, dont elle impute la responsabilité aux fournisseurs. Il les accusent notamment d’entretenir la pénurie, qui elle-même sert de prétexte à certains d’entre eux pour procéder à une augmentation de 1000 F sur le prix unitaire du casier de bière. Cette spéculation, couplée au coût additionnel de transport des casiers «du fait de la décision des distributeurs de ne plus livrer à destination», ne leur permet plus de faire face aux différentes charges d’exploitation. D’où l’augmentation sollicitée supra.
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Le ministère du Commerce dont l’une des missions est de lutter contre la vie chère n’a pas attendu longtemps pour trancher. Dans un communiqué rendu public le même jour, le membre du gouvernement s’inscrit en faux contre toute augmentation du prix de la bière. Il fait savoir qu’en matière d’homologation préalable des prix, «la procédure qui obéit à des règles très précises, réserve le soin de la saisine de l’administration en charge des prix soit au producteur, soit à l’importateur selon le cas, à charge, par la suite, à la commission centrale des prix d’examiner la demande d’homologation et de soumettre son avis motivé à la sanction du ministre en charge des prix». Au regard de la procédure employée par le Syndebarcam, le patron du commerce juge sa demande irrecevable. Les prix de la bière vont, par conséquent, demeurer les mêmes.