Présidentielle au Gabon: ces femmes en lice pour la magistrature suprême
Des noms reviennent tandis que d’autres résonnent pour la première fois. Avec la même ambition : détrôner Ali Bongo Ondimba de son fauteuil présidentiel au terme du scrutin du 2 septembre 2023.
Parmi les 18 candidats qui prennent d’assaut le palais du bord de mer à Libreville, l’on compte la présence de deux dames : Paulette Missambo, ancienne ministre d’Ali Bongo Ondimba et Victoire Lasseni Duboze, elle aussi ancienne bénéficiaire de plusieurs maroquins sous le père Omar Bongo. Paulette Missambo, député et présidente du parti l’Union nationale, a été investie candidate de son parti lors d’un congrès organisé à Oyem, une ville située dans le Nord du Gabon. La dame qui a claqué la porte du Parti démocratique gabonais (PDG) en 2009, est entrée en politique en 1990 pendant la conférence nationale qui avait consacré le retour au multipartisme. Formée au Gabon et en France, Paulette Missambo a longtemps été ministre sous Omar Bongo.
Aujourd’hui, elle est convaincue de la victoire de l’opposition en 2023. «En 2023, parce que nous allons gagner, le Gabon du désordre, des humiliations, des spoliations, des emprisonnements arbitraires doit cesser, doit disparaître », indique-t-elle.
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À la différence de Paulette Missambo, l’ancienne ministre de la Famille et des Affaires sociales sous Omar Bongo et ancienne responsable des femmes du (PDG, parti au pouvoir), Victoire Issembe, épouse Lasseni Duboze, rejoint pour une seconde fois, la course à la présidence de la République. Celle qui est la première femme candidate à l’élection présidentielle au Gabon a en fait été tour à tour député, ministre, sénatrice, chargée de mission de l’Association des Parlementaires Francophones pour l’Afrique et fondatrice d’ONG dont « Les Enfants du monde » à qui elle a offert des voyages dans trois continents.
Engagée en faveur d’actions humanitaires et politiques, Victoire Issembe a côtoyé les grands de ce monde à l’instar de l’ancien président de l’URSS Mikhail Gorbatchev avec qui elle a planté des arbres au Japon, Nelson Mandela ou encore Myriam Makeba.
Chanteuse de gospel, elle a fait résonner ses cordes vocales en l’honneur de Michael Jackson. Grâce à ses multiples plaidoyers auprès de feu le Président Omar Bongo Ondimba, elle a contribué à intégrer des femmes dans la sphère politique dans les postes électifs. À 71 ans, elle brigue les suffrages des Gabonais pour des raisons multiples. «Je ne suis pas candidate pour des calculs basés sur de vains honneurs et l’argent », mais « parce que mon cœur de citoyenne, de femme, de mère, ne peut plus supporter de savoir qu’au Gabon, un pays si riche, il existe des gens dans une précarité sans nom, avec des infrastructures indignes de ses enfants, toutes provinces confondues !»
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Le pasteur Mike Steeve Dave Jocktane, ne porte pas le régime d’Ali Bongo à cœur. L’ancien bras droit d’André Mba Obame, après avoir servi Omar Bongo Ondimba comme collaborateur, est candidat à la prochaine élection présidentielle avec un engagement et une foi inébranlable. En effet, âgé de 50 ans aujourd’hui, Mike Jocktane s’est révélé aux Gabonais au début des années 2000 alors qu’il était jeune pasteur devenu évêque. En 2005, il est nommé conseiller personnel puis directeur adjoint de cabinet du défunt président Omar Bongo quatre ans plus tard.
L’évêque propriétaire d’une église très à la mode au centre de Libreville, espère s’imposer comme le principal adversaire du président sortant. Président du parti politique le Gabon Nouveau, Mike Jocktane, déjà candidat en 2016, ambitionne de bâtir une société unifiée et solidaire, portée par la volonté patriotique de garantir à tous les Gabonais et les Gabonaises un avenir radieux. « J’ai toujours œuvré avec foi et probité pour répondre aux besoins de mes frères et sœurs gabonais. C’est avec cette même foi et cette même probité que j’ai décidé de me présenter aux élections présidentielles pour défendre les intérêts de tous les Gabonais et de toutes les Gabonaises», déclare le candidat.
Gérard Ella Nguema Mitoghe fait son come-back à la course à la présidentielle après 2016. Candidat malheureux à ce scrutin controversé présente une candidature surtout motivée par la volonté du président du Front patriotique gabonais de proposer à ses compatriotes « une nouvelle vision de développement dans laquelle toutes leurs préoccupations seraient prises en compte. Son projet de société requiert pour sa réalisation 5 mille milliards de FCFA par an sur 15 années, ce montant sera mobilisé d’après lui à travers une combinaison des ressources intérieures, des contributions des bailleurs des fonds bilatéraux et du secteur privé, sous forme d’investissements directs étrangers.
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Abel Mbombe Nzondou, agent municipal de 52 ans revient après l’expérience de 2016. Depuis le 9 février à Libreville, le président du Mouvement alternance en marche (MAM), a lancé sa campagne pour le siège suprême. Sans programme politique clair jusqu’ici, il prône le pacifisme.
Jean Delor Biyogue Bi Ntougou, Jean Romain Fanguinoveny, Thérence Gnembou Moutsona, Axel Stophène Ibinga Ibinga, Joachim Mbatchi Pambo, Jean Victor Mouanga Mbadinga, Emmanuel Mve Mba, Thierry Yvon Michel N’goma et Gervais Oniane, sont tous des « new-comers» dans la course au palais du bord de mer. Pour la plupart, ils se recrutent dans la société civile et les milieux d’affaires.
Pour Joachim Mbatchi Pambo par exemple, Président du Forum pour la défense de la République (FDR) et président en exercice de l’Union des forces du changement (FDR) groupements de l’opposition, estime que le Gabon subit de grands désordres dans tous les secteurs d’activité avec à la clé, un pouvoir enfermé dans ses certitudes qui a «voulu toucher à tout, mais n’a rien réglé ».
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