Les importations de véhicules ont rapporté 32 milliards Fcfa à l’Etat au premier semestre 2019
Les recettes liées au dédouanement des voitures sont en hausse d’année en année. Plus de 80% des engins qui entrent sur le territoire camerounais sont d’occasion, tous âges confondus.
Les importations de véhicules au Cameroun sont en hausse d’année en année. Au grand bonheur pour le trésor public qui a encaissé près de 32 milliards de Fcfa liés au dédouanement des voitures au cours des six premiers mois de l’année en cours. Ces recettes douanières proviennent principalement de l’importation des véhicules de tourisme, qui a rapporté quelques 22,2 milliards de Fcfa au premier semestre, selon la Direction générale de la Douane (Dgd). En hausse de 11,2% par rapport à 2018 où, à la même période, elles étaient de 19,7 milliards de Fcfa. Les véhicules de transport, quant à eux, ont fait entrer 9,7 milliards de Fcfa dans les caisses de l’Etat, en baisse de 12,2% par rapport aux premiers six mois du dernier exercice budgétaire où les recettes y relatives étaient de 11,1 milliards de Fcfa.
De 17 540 véhicules d’occasion importés en 2006, le pays est passé à 39 093 en 2012, puis à 45 000 unités en 2017.
Dans le rapport qu’elle vient de rendre public sur l’évolution des recettes douanières au premier semestre, la Direction générale des douanes ne fait pas mention de l’état des engins importés. Mais, des chiffres publiés à fin 2018 par le Guichet unique du commerce extérieur (Guce) et la Société générale de surveillance (Sgs) faisaient état de ce que la plupart des véhicules importés au Cameroun sont d’occasion. Selon les chiffres officiels non encore réactualisés, plus de 80% des voitures qui entrent dans le pays sont de deuxième main. Un indicateur pertinent du faible pouvoir d’achat des Camerounais. De 17 540 véhicules d’occasion importés en 2006, le pays est passé à 39 093 en 2012, puis à 45 000 unités en 2017. Beaucoup avaient misé sur l’installation au Cameroun d’usines de montage des véhicules pour inverser cette tendance. Notamment à Douala et Kribi où la Cameroon automobile Industry Compagny (Caicc) devait construire des unités d’assemblage. On en parle depuis une dizaine d’années. Le 10 mars 2016, la Mission d’aménagement et de gestion des zones urbaines (Magzi) s’était engagée à mettre à la disposition dans ces deux villes, 15 hectares de terrain. Coût de l’investissement : 92 milliards de Fcfa pour 4620 emplois directs. La Caic S.A est, en effet, le fruit du partenariat entre l’indien Azad Coach (premier fabricant et exportateur de bus de classe mondiale en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique) et le chinois Yutong (premier constructeur automobile chinois et troisième sur le plan mondial avec pas moins de 500 ingénieurs).
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On a également en souvenir le projet de montage des véhicules tropicalisés de la Cameroon first automobile manufacture Co Ltd, une société chinoise dont les responsables avaient affirmé, courant juin 2013, que la conception des lignes de montage à l’usine était déjà achevée, et que leur entrée en activité était imminente. 6 ans après, on s’interroge sur le sort qui a été réservé à ce projet. Un certain nombre de facilités d’investissement avaient accordées à ces opérateurs dans le cadre des conventions signées avec l’Agence de promotion des investissements (Api), dans l’optique de faire baisser les prix des véhicules neufs.