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Population, agriculture et élevage : les recensements généraux attendus depuis quatre ans

Instruits par décrets présidentiels en juin et septembre 2015, ces opérations censées permettre au Cameroun d’avoir des données fiables nécessaires à la planification des investissements sont dans l’impasse, en raison du manque de financements.

Le président de la République, Paul Biya, a instruit depuis le 29 juin 2015, un recensement général de l’agriculture et de l’élevage (Regae) dans l’optique de mettre sur pied une base de données fiable sur ces deux secteurs qui représentent à eux seuls 41% du Pib du Cameroun, 40% des recettes d’exportation et emploient environ 80% de la population active. Près de quatre ans après, l’opération n’a toujours pas débuté. Même les modules thématiques, qui devaient être réalisés sur la période décembre 2018-janvier 2019, et qui prévoyaient des enquêtes dans toutes les exploitations aquacoles identifiées et les échantillons représentatifs des zones de concentrations des troupeaux en transhumance, ne sont visiblement pas prêts de commencer. Le coordonnateur national de cette opération, Laurent Manga Bela, qui est par ailleurs directeur des enquêtes et des statistiques agricoles au ministère de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), a révélé au cours d’une session du comité technique du Regae, un problème de financements.


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Le comité avait en effet arrêté un budget initial de 23 milliards Fcfa pour ce recensement. Mais, du fait des contraintes budgétaires, le gouvernement avait réduit presque de moitié l’enveloppe, soit 12 milliards Fcfa qu’il n’arrive pas à mobiliser depuis quatre ans. Seuls 6 milliards Fcfa sont disponibles à ce jour, et les autorités se tournent depuis vers les bailleurs de fonds que sont l’Union européenne, la Banque africaine de développement (Bad) et le Fonds international de développement agricole (Fida), pour obtenir le reste des financements. Sans succès.


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Autre opération d’envergure depuis aux oubliettes, c’est le 4ème Recensement général de la population et de l’habitat (Rgph), également instruit par décret présidentiel le 15 septembre 2015. Comme annoncé par Paul Biya, celui-ci devait démarrer au premier trimestre 2016. Objectif, « rendre disponibles les données nécessaires à la planification du développement et à la prise en compte du dividende démographique dans l’élaboration des politiques permettant l’évolution du Cameroun vers l’émergence », ainsi que le dispose l’article 3 du décret du 15 septembre 2015. A ce jour, le budget de cette opération n’est pas connu officiellement. Il tournerait toutefois autour de 25 milliards Fcfa, selon des sources proches du comité technique. Le dernier recensement général de la population et de l’habitat au Cameroun remonte à 2005, et ses résultats avaient été publiés en 2009 du fait, avait expliqué le gouvernement, de difficultés budgétaires. Il avait coûté 8 milliards Fcfa. Pour l’opération attendue, plusieurs innovations ont été introduites pour en améliorer la qualité. Notamment, l’utilisation des tablettes numériques pour la collecte des données. Ces appareils devraient coûter à eux seuls quelques 8,2 milliards Fcfa pour les 33000 agents recenseurs déjà recrutés. En Côte d’Ivoire, le dernier pointage qui date de 2014 fait état d’une population de 23 millions d’habitants.


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Selon les Nations unies, chaque pays doit procéder à un recensement général de sa population une fois au moins tous les 10 ans. Le dernier au Cameroun devait donc avoir été fait depuis 2015.

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