Pollution des déchets plastiques : le gouvernement toujours en quête des solutions fiables
Les initiatives prises par les pouvoirs publics depuis 2011 n’ont pas permis jusqu’ici d'arrêter la prolifération des déchets plastiques au Cameroun.
Au Cameroun, les déchets urbains sont évalués à 2 millions de tonnes par an. Dans le détail, 75% de ces déchets proviennent des ménages, 20% des services publics et 5% des marchés alors que seuls les 15% sont recyclés. Ces données traduisent le fait que les mesures entreprises par le gouvernement n’ont pas produit l’effet escompté jusque-là ; celui de réduire la quantité de déchets qui polluent la nature et d’augmenter le niveau de recyclage et de transformation. C’est du moins, ce que sous-entend l’observation de Hele Pierre, ministre de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable(Minepded). « Nous avons une politique mise en place depuis 2011 qui consiste à éliminer par incinération 30%, à recycler 30% et à réduire 40% de la circulation. Mais nous constatons que ces actions sont insuffisantes », a-t-il relevé en marge de la journée mondiale de l’environnement tenue le 5 juin à Yaoundé.
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Face à ces manquements, le Minepded reconnaît la nécessité d’explorer d’autres solutions innovatrices qui seraient plus fiables et efficaces. De ce fait, le département ministériel se prépare à lancer la bourse nationale des déchets. Celle-ci est le principal instrument de l’économie circulaire mise sur pied depuis 2016 (l’économie circulaire stipule que les déchets des uns constituent les matières premières des autres, Ndlr). Il s’agira concrètement, d’une usine de transformation qui servira de matière première à d’autres usines. Pour les experts, la bourse des déchets permettrait de moderniser le marché et le rendre traçable pour éviter les actes de contrebande et de non application des règles du fait que c’est chaque acteur qui fixe les prix.
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En attendant l’implémentation de cette solution miracle, le Minepded pointe un doigt accusateur sur la contrebande qui concourt surtout à la prolifération des déchets plastiques (y compris les emballages) estimés à 600 000 tonnes par an. Ce, malgré la décision prise en 2013 par le gouvernement. « Sont formellement interdits sur l’étendue du territoire national la fabrication, la détention, la commercialisation ou la distribution à titre gratuit des emballages plastiques non biodégradables à basse densité, ainsi que les granulés servant à leur fabrication », formulait pourtant Hele Pierre.
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Dix années plus tard, l’habitude semble avoir la peau dure à cause de « l’incivisme, l’ignorance des populations». Ces fléaux constituent dès lors, les principaux challenges des pouvoirs publics qui, pour le moment, se contentent des saisies effectuées par la douane dans l’attente d’éventuelles mesures (plus coriaces) en amont qui viendraient accélérer la lutte contre le phénomène. Pour mémoire, en 2020 ; 4 tonnes de plastiques non biodégradables ont été saisies à Douala et près d’une tonne à Maroua. En 2021, ce sont 42 tonnes qui ont été saisies dans la région du Nord ; pour ne citer que ces cas.
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