Perspectives économiques : la BAD envisage un taux d’inflation de 3,3% au Cameroun en 2024
Par rapport à 2023, où les pressions inflationnistes devraient atteindre 4,6% d’ici la fin de l’année, l’on observe une baisse de 1,3%. Une projection proche de celle du gouvernement qui table aussi sur un taux d’inflation de 3% en 2024.
Pour l’exercice 2024, la Banque africaine de développement (BAD) table sur un taux d’inflation de 9,4% sur le continent africain, après 15% en 2023. Pour l’Afrique centrale (Cameroun, Congo, Guinée-équatoriale, Tchad, Gabon, Centrafrique et la République démocratique du Congo, selon une répartition faite par la BAD, ndlr) en particulier, l’inflation devrait se situer à 4,3% en 2024, soit le plus faible taux d’inflation du continent cette année par rapport aux autres zones géographiques : 17,7% pour l’Afrique de l’Est, 11,1% pour l’Afrique de l’Ouest, 6,7% pour l’Afrique australe et 6,9% pour l’Afrique du Nord, renseigne le rapport sur les ‘‘Perspectives économiques de l’Afrique centrale en 2023’’ produit par la BAD. En glissement annuel en Afrique centrale on observerait une baisse du taux d’inflation de 3% car en 2023 celui-ci devrait se chiffrer à 7,3% au terme de l’année.
Dans le détail l’inflation sur laquelle table la BAD pour la zone Afrique centrale en 2024, devrait être tiré par la République démocratique du Congo avec un taux d’inflation de 6,5% contre 13,2% pour l’exercice en cours. Vient ensuite la RCA avec 5,9% en 2024 contre 6,4% en 2023 ; suivi du Cameroun avec 3,3% en 2024 contre 4,6% en 2023; le Tchad devrait afficher un recul de son inflation qui serait de 3,2% en 2024 contre 3,5% l’année d’avant. En Guinée équatoriale l’on devrait quitter de 4% en 2023 pour descendre à 2,2% l’année suivante. Cette tendance baissière serait aussi la même pour le Gabon, on devrait descendre à 2,9% en 2024 après avoir frôlé près 4% en 2023 (3,8%). Il en sera de même pour le Congo dont le taux d’inflation quittera de 3% en 2023 à 2,9% l’année suivante.
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Relevons par ailleurs que si l’on retire la République démocratique du Congo de cet espace géographique pour ne rester qu’avec les Etats de la Cemac, l’on peut constater que les prévisions faites par la BAD pour l’Afrique centrale en 2023, sont en hausse (1,2%) par rapport à celles de la Beac. En effet pour l’exercice 2023, la Banque centrale communes aux six Etats de la Cemac table sur des pressions inflationnistes de l’ordre de 6,1% avec « notamment une forte contribution de la fonction « produits alimentaires et boissons non alcoolisées» de 18,0 % », renseigne le communiqué final à l’issu du Comité de politique monétaire de mars 2023.
Focus sur le Cameroun
Comme indiqué supra, l’institution financière panafricaine envisage un taux d’inflation de 3,3% au Cameroun en 2024. Ce qui s’aligne avec les projections gouvernementales sur la période sous revue. Selon le Document de programmation budgétaire du prochain triennat (2024-2026), le gouvernement camerounais projette un taux d’inflation de 3% en 2024 contre 2,5% en 2025 et 2026. A l’origine de ces perspectives favorables, « des ajustements et des mesures de lutte contre la hausse des prix mises en œuvre par le gouvernement» notamment, le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) passé de 36 270 Fcfa à 41 875 Fcfa soit une augmentation de 5 605 Fcfa début février dernier et la hausse de 5,2% du salaire des fonctionnaires.
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Indiquons tout de même que ces projections dépendent de plusieurs facteurs exogènes. On classe dans cette catégorie : « l’aggravation du conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur les marchés mondiaux de l’énergie et des produits alimentaires ; et la hausse des taux d’intérêt dans un contexte de fort endettement mondial qui pourrait engendrer une crise de la dette avec ses conséquences négatives sur les économies », apprend du Document de programmation budgétaire.
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