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Business et Entreprises

Performance: la SABC se redresse, le gouvernement se frotte les mains, pourtant….

L’Etat actionnaire à hauteur de 10% de la Société Anonyme des Brasseries du Cameroun en plus d’un dividende de 1,5 milliards de FCFA, bénéficie de recettes fiscales qui globalement représentent désormais près de 58,7% du chiffre d’affaires du groupe.

L’Etat du Cameroun sera un des grands gagnant du redressement qui se profile avec les performances de 2018, publiées par le groupe Société Anonyme des Brasseries du Cameroun. Selon les résultats présentés et validés par ses actionnaires, le chiffre d’affaires de cet exercice aura été de 345,6 milliards de FCFA.

L’entreprise aura bien résisté aux défis que lui imposent les différentes crises qui traversent le pays et dont celle avec le plus d’ampleur est la crise anglophone. Mais le contexte est aussi marqué par l’exécution au niveau du gouvernement, d’un programme avec le Fonds Monétaire International, qui lui-même survient pour limiter les effets d’une conjoncture internationale. Pour l’Etat, les recettes interviennent sur plusieurs points.

23 milliards d’impôts reversés

Déjà en sa qualité d’actionnaire, il recevra un dividende brut de 1,5 milliards. La fiscalité sur ce dividende ne compte pas car les 16,5% de taxes applicables au dividende iront dans les caisses du trésor public. A côté de cette taxe sur le dividende, la SABC a déclaré directement plusieurs postes de paiement d’impôt d’un montant global de 23 milliards de FCFA dont 13,1 milliards de FCFA rien que pour ce qui est de l’impôt sur le résultat.

On a aussi noté une hausse à 345,8 milliards du chiffre d’affaires du groupe. Derrière cette performance se dissimule un ensemble de taxes, allant de la Taxe sur la valeur Ajoutée sur les achats de produits, les charges patronales sur le salaire des employés et surtout les droits d’accise qui continue de grever les produits de l’ensemble du secteur brassicole.

Dans un article écrit par l’Agence Ecofin, on apprend que la pression fiscale sur le chiffre d’affaire du groupe a atteint les 58,7% du chiffre d’affaires. Sur la base d’un calcul simple, on peut estimer que l’Etat dans toutes ses dimensions aura reçu hors dividende, des revenus de l’ordre de 203 milliards de FCFA de l’activité du secteur brassicole.

La problématique de la question fiscale

Cette situation met en avant toute la problématique de la question fiscale dans le domaine de l’Agro-industrie.  Le secteur brassicole se plaint d’être surtaxé, en raison d’un ratio de marge nette qui est assez faible. Dans le même temps, il se trouve dans l’impossibilité de transférer cette pression sur les consommateurs au moins pour deux raisons. La première est que le gros des consommateurs se plaint d’avoir un faible pouvoir d’achat, où à défaut de se plaindre ils se ruent sur des produits de contrebande, que ne parvient pas à endiguer les autorités.

La deuxième raison, c’est que finalement les produits brassicoles sont considérés comme sensibles, et que des variations de prix peuvent influencer sur la stabilité sociale. Ce dernier argument est le plus controversé. Dans le même temps que le ministère du commerce considère les produits brassicoles comme sensibles, le ministère des finances qui centralise d’ailleurs les impôts et les dividendes au nom de l’Etat, les considère comme des produits de luxe et y applique désormais des droits d’accises plutôt importants.

Pour la SABC particulièrement, les arbitrages sont énormes.  Le gouvernement dans le même temps continue de plaider pour l’achat de matières premières locales qui sont pourtant plus chères du marché. Dans le cadre de sa politique de responsabilité sociétale, le groupe plutôt que de mettre en congé 250 employés du Nord-Ouest/Sud-ouest, a plutôt décidé de les redéployer. L’année 2019 n’a pas pourtant débuté sur de bon auspice. Une nouvelle loi sur les droits d’accise compromet les projections initiales de 2019. Difficile cependant de savoir jusqu’où cette entreprise à capitaux publics est stratégique pour le gouvernement

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