Péage routier : le gouvernement ressuscite le controversé projet de péage automatique
Des tests du Système Automatisé de Comptage Automobile (SACA) sont en effet annoncés au poste de péage de Nsimalen pour une durée de 30 jours, depuis le 15 avril dernier.
Le projet de mise en œuvre du péage routier automatique au Cameroun refait parler de lui. C’est à la faveur d’un communiqué du ministre des Transports, Ngalle Bibehe Jean Ernest Masséna, récemment rendu public et qui « porte à l’attention des usagers de la route l’axe Yaoundé-Mbalmayo en général et les organisations socio-professionnelles des transports routiers en particulier que dans le cadre du projet de modernisation des stations de péage routier au Cameroun, des tests du Système Automatisé de Comptage Automobile (SACA) se dérouleront au poste de péage de Nsimalen pour une durée de 30 jours, à compter du 15 avril 2019 ». En effet, c’est depuis 2009 que le Cameroun avait décidé de se doter de 14 péages routiers automatiques. Et dix ans après, ce projet va de conjectures en conjectures. On se souvient qu’aux dernières nouvelles, c’est la compagnie de téléphonie mobile MTN Cameroon et Intertoll qui annonçaient un partenariat en vue de moderniser le péage routier au Cameroun. Themba Mosai, président-directeur général de Group Five, expliquait que «le partenariat Intertoll-MTN au Cameroun sera le premier du genre et permettra la dématérialisation des paiements à l’aide des téléphones portables aux postes de péage routier, afin de rendre les voyages plus rapides et de mieux sécuriser la collecte des paiements ».
Toujours selon Themba Mosai, ce projet devait placer le Cameroun à l’avant-garde de l’innovation technologique dans le domaine de la mobilité sur le continent africain et dans le monde. En effet, le groupe Sud-africain spécialisé dans la construction des infrastructures (tunnels, routes, ponts…) faisait partie, avec sa filiale Intertoll Africa Limited, de la short-List des groupements invités par le gouvernement camerounais à déposer, en mai 2018, leurs offres finales. Le premier groupement lui, étant constitué de Razel, Bec et Société Egis Projects, et le second du consortium Vinci Highway, Sogea Satom et Vinci Concessions. En rappel, c’est à la mi-juin 2016 que le ministère des Travaux publics avait publié un avis d’appel public international à manifestation d’intérêt, en vue de la sélection des entreprises ou des groupements d’entreprises devant accompagner le gouvernement du Cameroun pour le financement, la conception, la construction, l’équipement, l’exploitation et la maintenance de 14 postes de péages automatiques sur certaines routes bitumées de son réseau routier.
C’était quelques jours après la conférence économique internationale de Yaoundé sur les opportunités d’investissement. Ce projet faisait d’ailleurs partie du package des offres faites aux investisseurs présents à Yaoundé les 17 et 18 mai 2016. Si le gouvernement camerounais ne communique pas encore officiellement sur l’issue de ce projet jusqu’à présent, une source proche du dossier pense que le partenariat actuel entre MTN (qui va fournir des solutions technologiques) et Group Five, est un indicateur que la multinationale Sud-africaine spécialisée dans les infrastructures, est adjudicatrice d’au moins un lot des 14 péages automatiques à installer sur certains axes routiers au Cameroun.
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14 postes de péage ciblés
L’on peut bien comprendre le choix porté sur l’axe routier Yaoundé-Mbalmayo, notamment le péage de Nsimalen pour les tests du Système Automatisé de Comptage Automobile (SACA), dans le cadre du projet de modernisation des stations de péage routier au Cameroun. Il figurait bel et bien dans les postes de péage retenus pour ce projet. Parmi les autres postes de péage retenus pour expérimenter cette autonomisation, il y avait Tiko, Boumnyebel, Edéa, Bayangam, Bafia, Mbanga, Mandjo, Bandja, Matazen, Nkometou, Foumbot et Bafou. Ces postes de péage sont situés sur certains axes routiers camerounais dits « structurants ». Il s’agit des axes routiers, Yaoundé-Douala-Limbe, Yaoundé-Bafoussam-Bamenda, Douala-Bafoussam, Yaoundé-Mbalmayo.
Et, selon certaines indiscrétions au ministère des Travaux publics, maître d’ouvrage de ce projet, ces postes de péage automatiques devraient être constitués de deux chaussées de deux voies chacune avec trois îlots, et trois voies avec cinq îlots pour les postes de Nkometou et d’Edéa. Le système de péage proposé devrait permettre le passage d’environ 200 véhicules par heure et par voie de péage. Une estimation, explique-t-on, en droite ligne avec les standards internationaux dans un contexte similaire. Le poste de péage type devrait être constitué de quatre voies de péage, deux dans chaque sens.