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Offensive : le Japon veut concurrencer les entreprises chinoises en Afrique

Tenue le 28 au vendredi 30 août dernier, la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad) a été une occasion pour le Japon d’annoncer des futurs financements dans des projets d’infrastructures sur le continent. Une façon pour les Nippons de renforcer leur présence, entrant de facto en concurrence avec leur voisin chinois.

L’Afrique était en entretien avec le Japon entre mercredi 28 août et vendredi 30 août 2019. Dans le cadre du septième sommet de la TICAD (Tokyo International Conference on African Development). Malgré l’absence de certains chefs d’Etat africains invités (Cameroun notamment), leur présence n’a pas été des moindres. Selon certaines informations, les absents craignent de possibles représailles de Pékin, plus grand investisseur sur le continent. Une crainte qui reflète bien les luttes d’influence sur place et la stratégie d’une Chine qui ne cesse de vouloir étendre son hégémonie.

Cette septième édition, co-organisée avec l’ONU, la Banque mondiale et l’Union africaine, a permis au Japon d’« engager une action conséquente » sur le continent, selon le premier ministre Shinzo Abe. Là où le Tokyo pourrait venir concurrencer la Chine, c’est sur le plan qualitatif des investissements. Car les infrastructures construites par Pékin sont souvent pointées du doigt comme de piètre qualité, là où les Japonais veulent tirer profit de leur maîtrise technologique.

Tokyo a promis un prêt de 2210 milliards FCFA (400 milliards de yens et 3,4 milliards d’euros) pour financer des énergies renouvelables, dont l’extension d’équipements éoliens en Egypte et des unités géothermiques au Kenya ou à Djibouti. L’Etat japonais et la Banque africaine de développement envisagent aussi conjointement des projets de plus de 300 milliards de yens pour des infrastructures « transparentes et de qualité ».

Pour rappel, le stock d’investissements directs japonais en Afrique, soit la valeur cumulative de tous les investissements année après année, s’élevait à 7,8 milliards de dollars fin 2017, contre 43 milliards pour la Chine, selon l’agence Jetro, une agence japonaise chargée de la promotion du commerce extérieur du pays. Quant aux exportations nippones vers l’Afrique, elles ont chuté de plus de 27 % depuis 2008, tandis que celles de la Chine ont fait un bond de près de 50 % sur la dernière décennie. « Je ne peux m’empêcher de dire que le monde japonais des affaires est à la traîne en Afrique. La Ticad sera un test pour le Japon et les entreprises japonaises » a déploré Nobuhiko Sasaki, président du Jetro.

Landry Kamdem

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