Corruption: Abba Sadou paye le prix de l’opacité dans sa gestion du Ministère des Marchés publics
Le classement faisant de cette administration, la plus corrompue au Cameroun, semble en cohérence avec le mode de gestion opaque qui y est institué.
Abba Sadou, le ministre délégué à la présidence de la République en charge des Marchés publics, a donc eu son cadeau de l’année. Un cadeau empoisonné.
En allant personnellement assister, le 28 décembre 2018 au palais des Congrès, à la présentation du rapport 2017 de la Commission Nationale Anti-corruption (Conac), il n’avait certainement pas imagé qu’il sera au-devant de la scène. Et grande a été sa surprise d’apprendre que le département ministériel qu’il dirige est l’administration la plus corrompue du Cameroun. Un classement à l’issue d’une enquête de terrain faite par la Conac sur la perception de la corruption au Cameroun.
Abba Sadou a été autant surpris qu’il a pris la parole durant cette cérémonie pour demander au président de la Conac, Dieudonné Massi Gams, sur quels critères la Conac s’est fondé pour faire ce classement.
Mais ceux qui collaborent avec le ministère des Marchés publics ne sont pas autant surpris qu’Abba Sadou, sur ce classement, au regard de l’opacité dans la gestion instituée dans ce département ministériel.
Ici, aucune explication n’est donnée sur les conditions d’attribution de tel ou tel marché à telle ou telle entreprise. Le patron des lieux, très souvent, affirme ne recevoir d’ordres que de la présidence de la République.
L’opacité transformée ici en mode de gestion, est telle que même le service de la communication dans ce ministère est presqu’inexistant. Obtenir des informations provenant de ce ministère relève d’un véritable parcours du combattant.
Le classement du ministère des Marchés publics comme administration la plus corrompue du Cameroun n’est donc que la conséquence logique du mode de gestion institué dans ce département ministériel.
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