Métallurgie : les importations du fer à béton interdites jusqu’à nouvel ordre
C’est ce qui ressort d’une note du Directeur général des Douanes, FONGOD Edwin NUVAGA. Cette décision en provenance du sommet de l’Etat, est une réponse au plaidoyer mené en 2021 par des acteurs locaux de la métallurgie-sidérurgie que sont Prometal, les Aciéries du Cameroun et Metafrique.
L’importation du fer à béton est interdite depuis peu au Cameroun. En effet, dans une note signée le 03 avril dernier, le Directeur général des Douanes (DGD), FONGOD Edwin NUVAGA s’addressait aux chefs de secteurs, coordonnateurs des zones Halcomi III et aux commandants de groupement, en ces termes: « Sur très hautes instructions de monsieur le président de la République, les opérations d’importation du fer à béton restent interdites jusqu’à nouvel ordre ». Cette sortie du DGD fait suite à une correspondance du Secrétaire général de la présidence de la République datant du 13 mars 2023.
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Cette décision gouvernementale peut-être perçue comme une réponse à un plaidoyer mené par les pionniers du secteur de la métallurgie-sidérurgie que sont Prometal, les Aciéries du Cameroun et Metafrique. L’on se souvient qu’au mois de mai 2021, ces derniers adressaient un mémorandum au Premier ministre Jospeh Dion Ngute, dans lequel ils appelaient le gouvernement à veiller à la stricte application de la mesure d’interdiction d’importation de ce matériau. Il faut dire que ce mouvement de revendication, nait d’un premier engagement pris par le gouvernement il y’a quelques années. En effet, dans une correspondance adressée le 31 mai 2016 au ministre des Finances de l’époque (Alamine Ousmane Mey), par le secrétaire général des services du Premier ministre, Magloire Séraphin Fouda faisait savoir à celui-ci que « le Premier ministre, chef du gouvernement, demande (…) de suspendre jusqu’à nouvel ordre les importations du fer à béton au Cameroun, dans le but de protéger la production locale ». Chose qui jusqu’à présent n’était pas appliquée. La preuve, selon la note sur le commerce extérieur produite par l’Institut national de la statistique le Cameroun a importé 297 633 tonnes de ‘‘Fonte, fer et acier’’ pour un coût de 218,020 milliards de Fcfa. S’agissant des ‘‘Ouvrages en fonte, fer et acier’’ ce sont 58 717 tonnes, d’une valeur de 116,627 milliards de Fcfa qui ont franchi le sol camerounais.
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Pourtant, la filière métallurgie-sidérurgie est porteuse de promesses. Elle revendique une production annuelle évaluée à 260.000 tonnes, et peut se gargariser d’être l’une des rares filières du pays à satisfaire la demande locale qui se chiffre à 180.000 tonnes de fer à béton par an. Calculette en main, l’on se rend compte que la demande locale est amplement comblée et les 80.000 tonnes restant peuvent potentiellement être exportables.
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Nul doute que les importations du pays étaient une épine dans les pieds des opérateurs locaux, qui souhaiteraient que le gouvernement leur accorde des quotas sur la livraison du fer à béton aux entreprises des BTP qui réalisent des travaux financés par l’Etat (revendication contenu dans le mémorandum adressé au premier ministre en 2021). Toutes choses qui concourraient à booster la production locale.