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A la UneBanques et Finances

Marché monétaire : menace sur le financement des projets prioritaires

L’Etat du Cameroun n’ayant pas atteint son objectif de lever 2020 milliards de FCFA sur le marché monétaire de la Beac, des projets de premier ordre devraient être mis en berne.

L’Etat du Cameroun n’a pas atteint ses objectifs de levée des financements prévus en avril 2020 sur le marché monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). Lors de la 3e émission des obligations du Trésor assimilables (OTA) du 29 avril, le Cameroun s’est contenté de 34 milliards de FCFA sur les 46 proposés par les spécialistes en valeur du Trésor (SVT). Ce qui porte à 140 milliards de FCFA le montant cumulé des résultats des trois opérations d’OTA sur le marché monétaire de la Beac en quatre semaines. Des résultats en dessous des ob­jectifs visés par le Trésor pu­blic qui espérait lever quelque 220 milliards de FCFA ; soit donc un écart de 80 milliards de FCFA.

« Les prix auxquels les banques ont souscrit ne nous donnaient pas entière satisfac­tion », a expliqué Samuel Tela, directeur de la trésorerie à la Direction générale du Trésor et de la Coopération Finan­cière et Monétaire (DGTFM), cité par le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune. Et de poursuivre : « l’objectif, ce n’est pas de lever de l’argent à tout prix. Ce que nous avons pu mobiliser est une perfor­mance à féliciter. Si nous avions pris les 46 milliards de FCFA de souscriptions, cela devait nous coûter un peu plus cher surtout dans un contexte d’incertitudes pour tout le monde du fait du Covid-19 ».

Projets à financer

La décision du Cameroun de refuser certaines propositions des banques commerciales agréées comme SVT dans la sous-région Cemac a, en tout cas, été douloureuse, au regard de ce qu’il devait faire avec cet argent. Dans le document publié en fin mars 2020 informant de ces émis­sions des obligations du Tré­sor assimilables, l’Etat avait présenté les différents projets que les financements récoltés devaient soutenir. Le docu­ment renseigne en effet que sur les 220 milliards de FCFA recherchés, 81,2 milliards de FCFA étaient réservés pour l’aménagement et la réhabi­litation d’infrastructures rou­tières dans plusieurs contrées du pays ; 73,5 milliards de FCFA aux infrastructures sportives en vue de l’organi­sation de la Coupe d’Afrique des Nations de football, pré­vue en janvier 2021 ; et 20,3 milliards de FCFA pour le secteur eau et énergie, en ce qui concerne notamment l’as­sainissement, la production et le transport d’énergie.

Mise en danger des pro­jets ?

Le second volet de ces in­vestissements concernait le secteur de la santé publique. Quelque 45 milliards de FCFA de ces emprunts devait en effet servir à acqué­rir des équipements médico-sanitaires pour une montant de 10 milliards de FCFA, et financer à hauteur de 20 milliards de FCFA le Fonds mondial et les Programmes de grandes pandémies. Enfin, 15 milliards de FCFA étaient pré­vus pour alimenter la rubrique « Autres infrastructures ».

L’échec enregistré par le Trésor public sur le marché monétaire de la Beac ne met pas en danger tous ces projets. Mais, au moins, on peut dé­plorer qu’il va retarder la mise en œuvre de certains. Il faudra en tout cas trouver les 80 mil­liards de FCFA manquants. Et le temps d’y parvenir, nul doute que cela va causer un décalage pour le déblocage des fonds, et donc pour la réa­lisation des travaux, surtout en ce qui concerne les infras­tructures. En rappel, la loi de Finances 2020 des émissions de titres publics sur le marché monétaire de la Beac pour 320 milliards de FCFA, soit 220 milliards pour les OTA et 100 milliards pour les bons du Trésor assimilables (BTA).

>>LIRE AUSSI- Le Trésor public mobilise 3122,75 milliards en 10 ans

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