Marché financier : la Cosumaf approuve l’opération d’emprunt obligataire de 150 milliards de F du Cameroun
Après vérification de la complétude, la pertinence et la cohérence des informations fournies le 06 juin dernier par le Consortium d’arrangeurs choisis pour piloter l’opération, le régulateur du marché financier de l’Afrique centrale a donné quitus à l’opération par appel public à l’épargne à taux multiples de l’Etat du Cameroun.
La Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) vient de se prononcer sur l’emprunt obligataire par appel public à l’épargne de l’Etat du Cameroun. L’opération dénommée « ECMR 2023 Tranches Multiples » vient d’obtenir le quitus du régulateur. En effet, cette approbation fait suite à la demande présentée le 06 juin dernier par le Consortium d’arrangeurs (Financia Capital, Afriland Bourse & Investissement, Asca, Société Générale Capital Securities-Central Africa, Usca), en vue d’obtenir l’enregistrement du document d’information de l’opération. Apres vérification de la complétude, la pertinence et la cohérence des informations fournies et même l’opportunité de l’opération pour les investisseurs, « L’Etat du Cameroun est autorisé à effectuer une opération d’emprunt obligataire par appel public à l’épargne pour un montant de 150 milliards de francs CFA », peut-on lire dans la décision de la Cosumaf.
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Au total, 15 millions d’obligations seront émises au prix unitaire de 10 000 F. Cet emprunt revêt un caractère particulier car le Cameroun, pour la première fois, propose aux investisseurs plusieurs taux d’intérêts sur le même titre. Au lieu d’un emprunt obligataire de 200 milliards avec un taux d’intérêt élevé, le pays a décidé de réduire de 50 milliards l’enveloppe, avec pour objectif, de contourner les conditions de financement devenus rigides sur le marché financier régional.
Modalité de remboursement
Les 150 milliards recherchés ont été partitionnés en 4 tranches adossées chacune à un taux de rémunération et une maturité. Sur la première, les investisseurs fourniront au Trésor camerounais un montant 40 milliards de F au taux de 5,80% sur 3 ans avec aucun différé et le remboursement in fine. Sur la deuxième tranche, la même enveloppe sera émise, et rémunérée à 6% sur 4 ans avec 2 ans de différé. L’amortissement de la moitié du capital se fera chaque année pendant les 2 dernières années.
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Les deux dernières tranches sont étalées sur 6 et 8 ans pondérés respectivement à 6,75% et 7,25% pour des montants attendus de 50 milliards et 20 milliards, avec un différé de 3 ans chacune. Pour la tranche 3, l’amortissement du 1/3 du capital se réalisera chaque année pendant les 3 dernières années et pour la 4ème tranche, l’amortissement du 1/5 du capital s’effectuera pendant les 5 dernières années.
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L’avantage de ce type d’opération est qu’elle permet d’intéresser plusieurs catégories d’investisseurs et donc d’en élargir la base au moment des souscriptions. Certains présentaient en effet le long cycle de vie de certains titres obligataires comme un frein à l’investissement sur le marché. Un blocage qui trouve solution car ce sera par exemple la première fois qu’un investisseur pourra effectuer un placement sur un titre souverain sur une maturité de 3 ans et rémunéré à 5,80%. De même, ceux qui choisissent d’attendre plus longtemps auront des rendements nettement plus élevés. Toujours côté investisseurs, l’emprunt à tranches multiples permet de diversifier ses placements sur un même risque émetteur. En 6 sorties, le Cameroun n’a jamais fait défaut sur ce marché, de quoi attester de la qualité de sa signature.
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